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Sud Soudan : selon John Kerry, la communauté internationale s’inquiète des violations de Riek Machar 

  • Date de création: 06 août 2014 16:15

 

(Agence Ecofin) - Comme avec plusieurs chefs d’Etats africains, lors du sommet Etats-Unis Afrique qui se termine ce jour à Washington, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a tenu une séance de travail avec le président sud-soudanais, Salva Kiir.

Les deux hommes ont affirmé leur volonté d’œuvrer afin qu’une solution rapide soit trouvée au conflit qui oppose le groupe rebelle SPLM de l’ancien vice-président du pays, Riek Machar, au pouvoir en place. Avant cette rencontre, le secrétaire d’Etat américain a tenu à faire des précisions à la suite de la déclaration du président Salva Kiir.

« Je veux juste que ce soit clair, c'est notre jugement, l'ancien vice-président, M. Machar, a besoin de comprendre que c’était son initiative de rompre l’accord et de ramener ses troupes dans un statut de ​​violence. Il a besoin de comprendre l'importance de vivre par les accords. Dans mes conversations avec le premier ministre éthiopien, c'est aussi son jugement, il est ressorti qu’il a besoin de comprendre que la communauté internationale va être impatiente avec ces violations », a prévenu John Kerry.

Il précise aussi que « ce que nous voulons, c'est le respect des accords, ce qui signifie le passage vers un gouvernement de transition qui guérit les blessures et rassemble les gens. Nous l'avons déjà dit et je le répète maintenant, le président est dûment élu président constitutionnel du Sud-Soudan (…) il est important de comprendre l'importance de l’adhésion aux accords internationaux et l'importance d’une conclusion négociée ».

Avant cette réaction du secrétaire d’Etat américain, Salva Kiir a tenu à faire des précisions. « C’est un plaisir d'être à Washington en ce moment pour discuter des questions bilatérales et aussi pour votre implication dans les questions de notre pays. La situation sur le terrain au Sud-Soudan aujourd'hui n'est pas celle qui est rapportée dans les médias. Et si les deux parties - le gouvernement et les rebelles – étaient ouverts et communicatifs, cette chose aurait pu être résolue il y a bien longtemps. Mais, nous avons des difficultés du côté des rebelles. Nous avons signé un accord de cessation des hostilités avec le chef des rebelles le 9 mai, ce qu'il n'a pas respecté. Nous nous sommes de nouveau rencontrés en juin et nous nous sommes réengagés pour la cessation des hostilités le 10 juin, mais ils n’ont pas respecté tous ces accords », a raconté le président sud-soudanais.

« Je dis toujours que Riek Machar ne contrôle pas ce qu'il appelle son armée. Chaque commandant, dans les différentes régions, opère pour leur propre compte. Je tiens à répéter ce que j'ai dit lors de cette réunion, la dernière réunion. J'ai dit à la presse que si la paix devait être apportée au Sud-Soudan aujourd'hui ou demain, je serai heureux, parce que les gens qui meurent des deux côtés font partie de mon peuple. Je suis un président élu et les gens qui m'ont élu n'étaient pas de ma tribu. J'ai été élu par tout le peuple du Sud-Soudan », a-t-il ajouté. Par ailleurs, d’après le président, « ceux qui sont dans le besoin d’une assistance humanitaire peuvent être servis partout, où qu'ils se trouvent ».

En rappel, le plus jeune Etat du monde (indépendant en 2011) est frappé par une crise profonde depuis le limogeage, l’année dernière, par Salva Kiir de son vice-président, Riek Machar. A noter aussi, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, appartient à l’ethnie dominante des Dinka et Riek Machar, désormais chef de la rébellion, appartient à une autre grande ethnie, les Nuer.

Selon les Nations unies, cette crise a déjà entraîné la mort de plus de 10 000 personnes depuis décembre 2013 et l’on dénombre plus de 1,3 million de personnes déplacées. Ce qui n’a pas empêché les Etats-Unis d’inviter le président du Sud-Soudan au Sommet Etats-Unis /Afrique, tout en refusant le billet d’invitation à la présidente de transition de la République centrafricaine, Catherine Samba-Panza, choisie par les députés de son pays, après une crise ouverte entre pouvoir sortant et opposition. En Rca, toujours selon les experts de l’Onu, les affrontements ont causé la mort de 2400 personnes durant la période de décembre 2013 à avril 2014. Ici, le bilan fait état de 630 000 déplacés dont 115 000 à Bangui.

B-O.D.

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