(Agence Ecofin) - Pour éviter l’accroissement du recul dans les engagements en faveur de la lutte contre les changements climatiques, après l’annonce de la sortie des USA, les autres grandes puissances devront, lors du prochain sommet du G20, réaffirmer leur engagement en faveur de l’accord de Paris estiment les experts.
« Il est terriblement important que les autres puissances du G20 disent que le monde voit le défi climatique d’une manière totalement différente de l’actuelle administration américaine.» confie à l’AFP, Andrew Steer, le président du World Resources Institute.
Il est rejoint dans sa position par Mohamed Adow, spécialiste climat à Christian Aid qui estime que ce rassemblement des 20 premières puissances mondiales est l’occasion « d’isoler les Etats-Unis de sorte qu’ils ne contaminent pas d’autres pays.».
Mais d’ores et déjà les différentes organisations s’accordent à dire que la partie risque d’être plus difficile que lors du G7 dernier, car les USA pourraient avoir de nombreux alliés. « La situation est plus complexe qu’au G7, car là, Trump a des alliés potentiels, l’Arabie saoudite, mais aussi la Turquie et la Russie.» s’inquiète Célia Gautier du réseau action climat France. Avant de préciser que lors des réunions préparatoires, « l’Arabie Saoudite s’est vraiment alignée sur les Etats-Unis, même si elle ne le dit pas ouvertement.».
Mais dans tous les cas les résultats de ce G20, en ce qui concerne le climat, seront moins importants que ce qui était initialement prévu. Avant la défection des USA, des négociations plus concrètes sur la mise en œuvre de l’accord étaient prévues. Ces dernières auraient dû porter sur la présentation de processus de décarbonation des économies d’ici à 2050, la réorientation de la finance internationale pour atteindre cet objectif, l’intégration par les entreprises des risques climatiques et la réduction des subventions aux énergies fossiles, entre autres. Au lieu de quoi, il sera maintenant question de fédérer autant de forces que possible autour de la mise en œuvre de l’accord.
Gwladys Johnson
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