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Congo: le parti au pouvoir se dit favorable à une modification de la Constitution

  • Date de création: 01 janvier 2015 19:56

(Agence Ecofin) - Le comité central du parti président congolais Denis Sassou Nguesso, s'est prononcé, le 31 décembre,  à la quasi-unanimité en faveur d'un changement de Constitution en vue de  permettre à son leader de se représenter à l'élection présidentielle de 2016.

«Sur 46 personnes qui se sont prononcées sur le changement du texte fondamental, une seule s’est opposée», a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une source ayant pris part à la réunion du comité central du  Parti congolais du travail (PCT).«Notre décision a été mûrie et réfléchie», a confirmé à l'AFP, Serge Michel Odzocki, porte-parole du PCT, pour qui «ce changement doit intervenir avant la présidentielle de 2016».

Les membres du comité central du  parti présidentiel venus de l'ensemble du pays et de l'étranger ont débattu sur la possibilité de voir M. Sassou Nguesso - 30 ans au pouvoir - se représenter à la présidentielle de 2016 pour un nouveau mandat de sept ans. La Constitution congolaise en vigueur depuis 2002 limite à deux le nombre de mandats présidentiels et l’âge des candidats à 70 ans. Elle ne permet pas au président Sassou Nguesso, 71 ans, qui termine en 2016 son deuxième et théoriquement dernier septennat, de se représenter.

Le président Sassou Nguesso s'est félicité le dans la soirée du 31 décembre du «débat» sur le possible changement de Constitution voulu par son parti.

«Je suis heureux qu'à ce sujet un débat sain et responsable se soit instauré, que des opinions différentes et divergentes s'expriment librement», a-t-il déclaré dans ses vœux de Nouvel An à la nation. «Qu'il y ait un camp qui préconise des solutions alternatives et un autre qui prône le statu quo, c'est cela la démocratie», s'est réjoui M. Sassou Nguesso, indiquant cependant que «personne n'a le droit de mener cet exercice démocratique à la dérive et au désordre».

Suite à cette annoncé, l’opposition a de nouveau appelé le chef de l'Etat à ne pas toucher à la Loi fondamentale.«Nous exigeons du président Sassou Nguesso le respect de la Constitution dont il est le géniteur et le gardien», a déclaré Pascal Tsaty Mabiala, de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), seul parti d'opposition représenté à l'Assemblée nationale avec sept députés sur 139.«Les évènements du Burkina Faso sonnent comme un éveil de conscience», a lancé M. Tsaty Mabiala, invitant les Congolais à «quitter les peurs».

Au Burkina, un débat similaire a provoqué en quelques jours la chute du président Blaise Compaoré, après un règne de 27 ans. Il a été chassé par la rue pour avoir voulu modifier la Constitution afin de pouvoir se maintenir au pouvoir.

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