(Agence Ecofin) - Le Zimbabwe ne sera en mesure de rembourser ses arriérés évalués à 1,8 milliard de dollars à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement (BAD) que si ses fondamentaux économiques s'améliorent.
Lors d’une interview, ce mercredi, le ministre des Finances Patrick Chinamasa (photo) a confié aux journalistes de la radio CapitalkFm que le calendrier du plan de remboursement convenu avec les créanciers étrangers, en 2015 à Lima, au Pérou, ne pourra être mis en œuvre qu'une fois que le Zimbabwe aura réduit son déficit budgétaire estimé à environ 10% du PIB, sa masse salariale (92% des dépenses publiques) et augmenté la couverture de ses importations.
« Quand nous estimerons que les fondamentaux de notre économie sont sains, nous rembourserons la Banque mondiale et la BAD.», a-t-il lancé.
Selon le ministre, le prêt de la Banque mondiale coûte annuellement 15% à l’Etat. Une facture que le dirigeant juge trop élevée. Si Hararé envisageait de rembourser les deux institutions en négociant un nouveau prêt moins coûteux auprès d’un créancier, le ministre explique que, face à la conjoncture actuelle, le gouvernement a dû faire volte-face en réorientant les fonds vers des investissements publics de long terme prioritaires.
« Nous devons d'abord être en mesure de respecter durablement nos obligations. Pour le moment, la balle est dans notre camp», précise le responsable.
En avril dernier, le ministre avait annoncé, avec une certaine satisfaction, que le Zimbabwe était en mesure d’honorer ses engagements financiers auprès de ses principaux créanciers. Quelques mois plus tôt, le pays avait annoncé avoir soldé toute sa facture auprès du FMI, évaluée à 107 millions de dollars. L’annonce d’avril arrivait comme décisive pour la restauration de la confiance dans l’économie de l’ancien grenier de l’Afrique. Mais, cette nouvelle déclaration pourrait être interprétée comme un manque de volonté de la part des autorités zimbabwéennes.
Le Zimbabwe doit à ses créanciers extérieurs plus de 7 milliards de dollars.
Fiacre E. Kakpo
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