(Agence Ecofin) - Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique des grands travaux, l’Etat ougandais souhaite accéder plus facilement aux terres détenues par les particuliers en simplifiant la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique. Une réforme constitutionnelle qui a du mal à convaincre la société civile.
« Nous considérons que c'est injuste. Les personnes riches peuvent plaider leur cas au tribunal ; ils ont la capacité de payer un avocat. Mais les pauvres ne peuvent pas. Un homme pauvre ne peut pas connaître la valeur de sa terre. Cela signifie que, quelle que soit la somme qui lui sera donnée, elle ne correspondra sûrement pas à ce qu’elle devrait. Cela signifie que les pauvres auront des compensations misérables pour leurs terres. Si une procédure judiciaire prend un an, cela équivaut à trois saisons agricoles. Un homme pauvre qui dépend entièrement de l'agriculture va avoir de nombreux problèmes.», confie à ce propos Jimmy Ochon, un juriste membre d’Uganda Land Alliance, à Radio France Internationale (RFI).
Des réticences qui n’entament pas la fermeté du gouvernement. « Après paiement et prise de possession de la terre par le gouvernement, le propriétaire de la terre qui n'est pas d'accord avec le montant payé par l’Etat - montant déterminé par l'évaluateur en chef du gouvernement - peut mener une action en justice pendant que le travail du gouvernement va de l'avant. Vous n'avez pas le choix.», a notamment rappelé la ministre de la Terre, du logement et de l’urbanisme, Betty Amongi (photo), lors d’une sortie médiatique ce mercredi 19 juillet.
Souha Touré
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