(Agence Ecofin) - Au vu du rythme d’évolution de l’économie angolaise, S&P Global Ratings a révisé à la baisse les cotes de crédits souverains à long-terme libellés en monnaies locale et en devises étrangères, les passant de «B» à «B-», ce vendredi.
L’agence évoque notamment la dynamique des revenus fiscaux qui restent inférieurs aux prévisions initiales. En autres, la dimension que prend le service de la dette combinée à la faiblesse du secteur bancaire inquiète S&P.
En Angola, le service de la dette a augmenté plus que prévu en prenant une trajectoire vertigineuse. Cette accélération est surtout due aux dettes gouvernementales sur un marché domestique présentant un rendement élevé. S&P estime que le service de la dette pourrait progresser à plus 15% des revenus fiscaux en 2017 contre 7% en 2015.
En outre, certaines banques publiques importantes subissent de plein fouet des processus de restructuration, ce qui représente des risques pour le gouvernement, estime l’agence. Mais, les actifs financiers liquides et les actifs de l’ensemble du système bancaire demeurent importants et solides par rapport aux pays voisins.
Selon l’agence de notation, les perspectives, quant à elles, demeurent stables. En effet, la position extérieure du pays est capable de contenir le niveau élevé du déficit courant sans affecter de manière significative ses réserves de change. Un changement des actifs liquides du gouvernement n’est pas imminent.
Cette évaluation intervient au lendemain de la décision du gouvernement d’émettre des eurobonds d’une valeur estimée à plus de 2 milliards $.
Selon les experts, l’abaissement de la notation angolaise pourrait pousser les investisseurs à demander une rémunération plus importante. Cependant, la récente obligation internationale du Gabon souscrite à plus de 300%, alors que l’endettement du pays a dépassé 62% du PIB, présente d’ores et déjà, un avant-gout de la prochaine transaction angolaise, reflétant globalement, l’appétit des investisseurs internationaux pour des offres souveraines africaines qui constituent une faible proportion de leurs portefeuilles.
Fiacre E. Kakpo
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