100 jours après l’arrivée d’El Sissi au pouvoir, l’économie égyptienne est repartie

(Agence Ecofin) - De nombreux analystes se montraient sceptiques sur capacité à redynamiser l’économie égyptienne, mais après un peu plus de 100 jours passés à la tête du gouvernement égyptienne, Abdel Fatah El-Sissi, semble réussir là où les Frères Musulmans avaient échoué avant lui : redonner la confiance aux investisseurs et replacer certains indicateurs de l’économie du pays dans le vert.

Le bilan est défendu par des experts proches du nouvel homme fort du Caire. Se confiant au Cairo Post, le Dr Abdel Rahman Taha a indiqué que l’ensemble du peuple égyptien est aujourd’hui derrière son nouveau leader, malgré les difficiles décisions qu’il a dû prendre, notamment concernant la suppression de certaines subventions alimentaires et énergétiques, ce qui explique les performance de l’économie égyptienne aujourd’hui.

Sur le marché financier il y a eu un nouveau regain d’intérêts pour les investisseurs, de nouvelles introductions sont annoncées et la courbe de ces trois derniers mois est montante. L’Egyptian Exchange a terminé lundi 29 septembre 2014 sur une hausse de près de 1,84% après quelques jours dans le rouge, en raison de prises de bénéfice sur certaines titres.

Du point de vue macroéconomique, la Banque centrale égyptienne a annoncé que la balance des paiements était excédentaire de 1,5 milliard $ au 25 septembre 2014, contre 266 millions $ pour la même période en 2013. Autre indicateur, la livre égyptienne reprend des couleurs sur le marché officiel et se renforce devant le dollar américain, ce qui réduit la pression sur le déficit extérieur du pays.

Intervenant dans une opinion publiée sur le quotidien américain Washington Post, Abdel Fatah El-Sissi a, lui aussi, commenté ses 100 premiers jours en termes d’actions économiques. « Lorsque durant l’été 2011 des millions d’égyptiens sont allés dans les rues demandant le changement, ils souhaitaient avoir un vrai gouvernement qui soit responsable avec des orientations économiques claires », a-t-il commenté.

Sur la suppression des subventions, il expliquera, que c’était un chemin difficile à prendre. « Mais il était absolument nécessaire qu’on le fasse. Aujourd’hui nous ne faisons que cela, dessiner le nouveau chemin de notre économie afin qu’il nous conduise vers une croissance plus inclusive et une discipline fiscale, de sorte à répondre aux aspirations légitimes de tous les Egyptiens », a écrit El Sissi.

L’autre fait marquant dont se prévaut le président El Sissi est le lancement du projet de construction d’un deuxième Canal de Suez. « C’est un exemple clair de nouvelles opportunités qu’offre l’Egypte. Cela va multiplier les revenus, en même temps que cela créera de nombreux emplois », a-t-il fait savoir.

La progression de l’économie égyptienne est saluée par de nombreux acteurs de l’économie mondiale, notamment la communauté des bailleurs et des investisseurs.

Prenant la parole dans le cadre d'une conférence qui s'est ouverte le 16 septembre au Caire sur l'économie égyptienne, Chris Jarvis, le chef de mission pour le Fonds Monétaire International dans le pays a salué les récentes décisions prises par le gouvernement en Egypte, qui, selon ses termes, permettront de renforcer l'économie et constituent des avancées importantes vers le « droit chemin ».

Le président Egyptien annonce d’autres projets, et des reformes allant dans le sens de la « justice économique », notamment pour ce qui est de la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Il fait aussi savoir que l’un des avantages de la suppression des subventions sera l’amélioration de l’enveloppe budgétaire, qui à son tour permettra d’injecter des liquidités dans des secteurs à haute intensité d’emplois.

Idriss Linge