(Agence Ecofin) - Le Kenya envisage d’émettre un emprunt obligataire libellé en yens japonais a annoncé Henry Rotish, le ministre des Finances de ce pays d'Afrique de l’Est dans un entretien accordé le 25 juillet à l’agence Bloomberg.
Ce n’est pas la première fois qu’un Etat africain émet un emprunt obligataire « samouraï». La Tunisie a eu encore recours il y a un an à ce type d’emprunt qui présente l’avantage de permettre un accès facile au marché de capitaux japonais, le plus souvent à des taux d’intérêt avantageux. Les taux japonais étant proches de zéro, les investisseurs locaux sont en effet friands d’obligations souveraines étrangères.
Outre le recours au marché de la dette en yens, M. Rotish a révélé que son pays pourrait aussi lancer des « sukuks» (obligations islamiques) en direction notamment des investisseurs du golfe Persique et des «diaspora bonds» à destination des Kenyans installés à l’étranger.
La première économie d’Afrique de l’Est entend ainsi diversifier ses sources de financement, encouragé par la réussite de son émission en dollars lancée en juin dernier. Le pays a levé 2 milliards de dollars à 5 et 10 ans, un montant record pour un pays africain. Une opération qui s’est accompagnée d’un véritable engouement de la part des investisseurs, comme en atteste la demande a été cinq fois supérieure à l’offre.
Le Kenya fait face à un ralentissement de son activité touristique (le nombre de visiteurs a chuté de 11 % en 2013), en raison de la montée de l’insécurité. Deux touristes étrangers ont ainsi été assassinés ce mois-ci à Mombasa. Une situation qui pèse sur sa croissance. Celle-ci devrait tomber à 4,7 % en 2014, selon la Banque mondiale, contre 5,2 % en 2013. Dans ce contexte, le Kenya compte profiter d’un environnement favorable pour les marchés obligataires émergents dans un contexte de recherche de rendement.
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