(Agence Ecofin) - Le Ghana est le pays africain qui gère le mieux ses ressources en hydrocarbures. C’est ce que révèle un rapport intitulé « Indice de gouvernance des ressources naturelles 2017 ».
En effet, dans de nombreux pays africains producteurs d’hydrocarbures et/ou de ressources minières, la gouvernance des secteurs extractifs est soumise à de nombreux défis. Dans son rapport, l’Institut de gouvernance des ressources naturelles a mesuré la gestion de ces secteurs dans 81 pays qui produisent 82% de l’offre mondiale de pétrole, 78% de celle de gaz et 72% de cuivre. Mais au total, 89 évaluations ont été faites puisque dans huit pays, les auteurs du rapport ont évalué tant le secteur des hydrocarbures que le secteur minier à partir de trois critères majeurs à savoir : la réalisation de la valeur, la gestion des revenus et les conditions générales de gouvernance d’un pays. Le premier indicateur fait référence la gouvernance de l’attribution des droits d’extraction, la prospection, la production, la protection de l’environnement, le recouvrement des recettes et les entreprises publiques. Le deuxième prend en compte la budgétisation nationale, le partage infranational des revenus des ressources naturelles et les fonds souverains. Quant au dernier, il évalue les conditions générales de gouvernance d’un pays. A chaque niveau de l’indice, les notes sont attribuées sur 100.
Le Ghana, leader continental, obtient la note 67. Selon les observations, le pays s’est distingué par une bonne gouvernance de ses ressources couplée à une meilleure redistribution des revenus issus de leur exploitation. Suivent la Tunisie et la Côte d’Ivoire qui glanent chacun 56 points. Insuffisant, selon les auteurs du rapport qui reprochent à la Tunisie une gouvernance partielle dans certains domaines et problématique dans d’autres. Ils estiment en effet que les citoyens tunisiens pourraient profiter de la richesse dérivée des ressources extractives au bout d’un certain temps, mais ces bénéfices sont probablement insuffisants pour le moment. La Côte d’Ivoire quant à elle s’est différenciée par une réalisation de la valeur et une gestion des revenus satisfaisantes (les deux derniers critères). A son niveau, ce sont les conditions générales de gouvernance qui sont insuffisantes.
Le Cameroun est le quatrième dans le classement avec 54 points, ce qui équivaut à une gouvernance insuffisante. C’est la Tanzanie, un futur eldorado du pétrole et de gaz, qui ferme le top 5 du classement avec 53 points pour les mêmes observations que les trois précédents : une gouvernance insuffisante des ressources de pétrole et de gaz.
Le Mozambique, qui détient l’une des plus importantes réserves en gaz naturel en Afrique subsaharienne, ne totalise que 50 points.
Les plus mauvais élèves africains en matière de gouvernance des ressources en hydrocarbures sont l'Ouganda, le Nigéria, le Congo, l’Egypte, le Gabon, l’Angola, le Tchad, l’Algérie et le Soudan du Sud. Selon l’Institut, leur gouvernance dans ce domaine est médiocre. Pour ces pays, explique le document, « des procédures et pratiques sélectives et minimales sont en place pour gérer les ressources naturelles, mais il manque la plupart des éléments nécessaires pour que les citoyens puissent profiter de la richesse dérivée des ressources extractives ».
Suivent la RDC, la Guinée Equatoriale, le Soudan et la Libye dont la gouvernance est qualifiée de défaillante. « Il n’y a pratiquement pas de cadre de gouvernance pour faire en sorte que la richesse dérivée des ressources extractives bénéficie aux citoyens. Il est fort probable que les principaux bénéficiaires soient les entreprises extractives et une élite minoritaire », souligne le rapport.
Olivier de Souza
Classement des pays africains selon leur indice de gouvernance des ressources pétrolières et gazières :