(Agence Ecofin) - Pour son premier examen par l'agence de notation Bloomfield Investment, la Commune du Plateau, circonscription administrative qui abrite les quartiers des affaires et administratif à Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire, a reçu les notes de BBB- sur le long terme et A2 sur le court terme. Les deux notes sont assorties d'une perspective stable.
L'agence Bloomfield qui elle-même est basée en Côte d'Ivoire explique que, sur le long terme, les facteurs de protection sont appropriés et considérés suffisants pour des investissements prudents. Elle fait toutefois remarquer qu'il y a une variabilité considérable de risques au cours des cycles économiques. Sur le court terme par contre, Bloomfield explique que « la certitude de remboursement en temps opportun est bonne. Les facteurs de liquidité et les éléments essentiels de la Commune sont sains. »
On doit cependant relever, que la Commune du Plateau tire ses revenus des recettes fiscales collectés par l'Etat central qui les lui reverse par la suite. Or ces ressources non maîtrisables constituent jusqu'à 90% des revenus de la collectivité décentralisée. Mais malgré cette situation peut confortable de gestion financière, elle est parvenue à dégager sur les deux derniers années des résultats bénéficiaires, grâce à une maîtrise appropriée de ses dépenses.
Ces performances lui ont permis de constituer à fin 2013 un fonds de réserves de 3,6 milliards de FCFA et de conforter sa trésorerie à 8,3 milliards de FCFA, ce qui lui permet effectivement de rembourser ses fournisseurs sur le court terme. Ces bons indicateurs ne sont malheureusement pas suffisant pour permettre à la commune de réaliser ses objectifs dont le principal est de devenir le principal centre des affaires de la région Afrique de l'ouest.
Ce projet existe depuis 2005 et devait courir jusqu'en 2015. Mais, sa mise en œuvre, comme celles plusieurs autres projets en Côte d'Ivoire, a été fortement impactée par les crises socio-institutionnelles qui ont affecté ce pays. Dans sa mouture initiale, il avait été prévu qu'il faudrait 126,9 milliards de FCFA pour mener à bien le projet, dont 42,5 milliards de FCFA devraient être mobilisés par la commune et le reste par des partenariats avec le secteur privé.
Dans l'hypothèse d'une situation normalisée, il apparaît que les seules recettes de la commune ne pouvait lui permettre de mobiliser sa contrepartie. Un fait qui demeure constant encore aujourd'hui. Pour l'heure, les experts consultés sur la gestion de cette commune indiquent qu'il n'existe pas de projet de levée des fonds déjà validé. Mais selon Youssouf Carius, économiste en chef chez Bloomfield Investment, dans la perspective que cela arrive, cette notation revêt une importance multi dimensionnelle pour la collectivité térritoriale.
Avec une notation indépendante de sa situation financière, la commune du plateau possède désormais, une clé d'accès au marché du crédit et des autres formes de financement. « La notation financière est pour elle le moyen de s’inscrire dans un processus de transparence afin d’être plus visible pour les acteurs du marché financier (banque / bourse / bailleurs de fonds). Sa note d’investissement devrait lui ouvrir des possibilités de financement sur chacun des segments du marché financier. Le fait d’être noté est un gage de transparence et de bonne gestion rassurant pour les bailleurs de fonds institutionnels et privés », a-t-il fait savoir en commentaire à cette actualité.
Rappelons que cette commune est la deuxième à être notée par l'agence Bloomfield Investment. Avant elle, la ville de Dakar, la capitale du Sénégal, avait déjà fait l'objet d'un exercice analogue.
Idriss Linge
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