(Agence Ecofin) - L’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) perd progressivement son contrôle du marché pétrolier et l’échec de Doha en est un signe révélateur.
Autrefois très influente sur la question, elle ne parvient plus à redresser les prix en raison des querelles internes entre ses poids lourds: l’Arabie Saoudite et l’Iran. Selon de nombreux analystes et experts des questions énergétiques, la crise est loin d’être terminée, la position de l’Iran étant désormais assez claire. La république islamique refuse en effet de réduire sa production, entraînant dans son sillage une concurrence qui conduira chaque membre à produire plus pour ne pas se voir lésé sur le marché international.
Le Nigéria par exemple a récemment annoncé vouloir atteindre une production de 2,8 millions de barils par jour. Même si cette ambition peut paraître utopiste pour le désormais deuxième producteur africain, les autorités affichent leur détermination. L’Angola pour sa part a élaboré un plan pour atteindre 2 millions de barils par jour à court terme et les récentes découvertes dans les bassins des fleuves Kwanza et Congo peuvent conforter le pays d’Afrique Australe dans son ambition.
L’Arabie Saoudite, qui produit environ 10,2 millions de barils par jour, représente environ un tiers de la production totale de l'OPEP, et 11% de l'offre mondiale, ce qui fait de lui un acteur majeur de l’industrie pétrolière. Mais cela ne semble pas suffire pour impacter la production qui est en surrégime et, par ricochet, le prix de l’or noir.
Dans un rapport de Platts, des experts anticipent l’émergence à long terme d’un nouveau groupe de producteurs qui pourrait changer la dynamique du marché et affaiblir l’omnipotence de l’Arabie Saoudite dans les politiques mondiales de management du pétrole. Cette situation pourrait non seulement affaiblir le pays mais minimiser l’importance de l’organisation, paraphrase le document.
Olivier de Souza