Jean Pierre Chauffour : « l’effet net de la crise chinoise sur le Maroc reste incertain »

(Agence Ecofin) - Pour cet économiste en charge des questions marocaines auprès de la Banque mondiale, il est difficile, en l’état actuel des données disponibles, de prévoir avec certitude les effets nets de la crise que connait aujourd’hui la Chine, sur l’économie marocaine. « Il ne faut pas s’attendre à un effet direct prononcé du ralentissement chinois sur le Maroc. Indirectement, en revanche l’effet risque d’être plus important » a fait savoir M Chauffour dans une interview accordée au média marocain « L’Economiste ».

L’expert indique que l'exposition aux exportations vers ce pays reste limité car, si la Chine est devenue en quelques années le troisième fournisseur du Maroc, il n’en est que le 18ème client. Toutefois ajoute-t-il, l’inquiétude pourrait survenir si la situation se prolongeait, car cela provoquerait des déséquilibres économiques dans les pays développés dont une bonne part est constituée des clients du Maroc. L’autre risque évoqué est celui d’une guerre monétaire qui rendrait les productions marocaines moins compétitives sur le marché international.

« Le ralentissement de la Chine et d’autres marchés émergents risque de freiner la demande mondiale, y compris la demande européenne adressée au Maroc. De plus, la dépréciation du renminbi (devise de la Chine) et d’autres devises émergentes vont renforcer la compétitivité-prix de ces pays; mettant ainsi les produits marocains à un désavantage de prix sur les marchés tiers », a précisé celui qui est aussi le coordonnateur des échanges régionaux pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein de la Banque Mondiale

 La Bourse de Casablanca  a débuté et terminé la journée d’activité du 26 août dans le rouge, sans qu’il soit possible de relier cela directement aux ondes de chocs qui continuent de perturber les marchés financiers dans le monde. Son principal indice, le MASI, a reculé de 0,68%, dans une séance qui a été marquée par 15 hausses, 19 baisses, et 41 titres n’ayant fait l’objet d’aucune transaction.

 Le titre Itissalat al-Maghrib (MarocTélécom) a réalisé la performance la plus importante de la journée, terminant sur un repli de 1,78% pour une valeur globale de rotation des titres de 25,34 millions de dirhams (2,48 millions $). Malgré une perte de valeur de 16,6% sur les six dernier mois, il reste toutefois sur un rendement global de 14% depuis le début 2014.

Idriss linge