(Agence Ecofin) - L'économie sud-africaine évité de justesse la récession au deuxième trimestre 2014, affichant une croissance de 0,6% après un plongeon de -0,6% au premier trimestre provoqué par une très longue grève dans le secteur du platine. Ce léger rebond de la croissance s’explique essentiellement par une relance des dépenses publiques en pleine période avant les législatives de mai.
«C'est assez négatif et décevant comme chiffre. Seule la relative accélération de l'activité des services du gouvernement a permis d'empêcher un déclin et la récession», a commenté Nicky Weimar, économiste chez Nedbank.
Le secteur du platine a été paralysé par un débrayage historique des mineurs qui a duré de fin janvier à juin. Le travail a repris le 25 juin mais la production de platine n'a pas retrouvé rapidement son rythme habituel. Au passage, c'est aussi toute l'industrie qui a été affectée, créant une atmosphère de crise larvée, avec une envolée de l’inflation et un surendettement endémique des ménages.
«Il n'y a pas que le platine, mais il y a eu aussi une mauvaise performance dans les mines d'or. Toute l'activité minière en général a également très mal marché», a souligné Gerhardt Bouwer, directeur pour la statistique macro-économique à l’agence sud-africaine des statistiques. «C'est un cumul de toutes les industries. Mais si vous voulez des exemples précis d'industries qui ont très mal marché, on peut citer la fabrication automobile, mais aussi le secteur pétrolier et les industries chimiques», a-t-il détaillé.
L'économie sud-africaine est aussi perturbée par un approvisionnement électrique cher et en permanence au bord de la rupture, avec de fréquents délestages intempestifs sur les chaînes de fabrication.
La banque centrale ne cesse de réviser à la baisse les prévisions pour 2014 et 2015. Elle ne compte plus pour cette année que sur une croissance de 1,7% contre 2,1% attendus précédemment (et 2,8% au début d'année) et 2,9% pour 2015. Ces chiffres sont très nettement inférieurs à ceux du continent, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant une croissance de 5,4% en 2014 et 5,5% en 2015 pour l'ensemble de l’Afrique subsaharienne.
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