(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, la SABC, le groupe audiovisuel public, vient de présenter son rapport annuel marqué par une perte de 395 millions de rands (environ 28,6 millions$) au 31 mars 2015. Le groupe a immédiatement recruté le cabinet d’audit SekelaXabiso pour interroger non seulement son management mais également ce qui est considéré comme des « dépenses irrégulières et le gaspillage » au sein de l’entreprise.
Les responsables de la SABC tiennent aussi à se dédouaner alors que la polémique enfle sur le salaire du directeur des opérations. Au cours de la dernière année financière, alors que l’entreprise enregistrait des pertes, Hlaudi Motseoneng a bénéficié d’une augmentation de 912 000 rands (soit environ 65 377 $). Ainsi, son salaire est passé de 2,872 millions à 3,784 millions de rands (de 206 409 $ à 271 886 $).
Le parti DA (Democratic Alliance) a dénoncé cette augmentation salariale et a décidé de saisir le « Public Protector » pour une enquête sur ce qui est présenté comme de la mauvaise gestion. Le « Public Protector » est l’institution qui reçoit des plaintes contre l’Etat et les agents publics.
L’ANC, le parti au pouvoir, s’est aussi inquiété de la gestion financière à la SABC et a mis en garde sur les salaires exorbitants. « Le conseil d’administration de la SABC ne devrait pas opérer en dehors du cadre des engagements prévus par le Trésor national. Il est de notre avis que les tendances économiques devraient dicter les décisions, y compris la rémunération des fonctionnaires », a déclaré le porte-parole de l’ANC, Zizi Kodwa. Il poursuit : « Nous croyons que tout ajustement du salaire doit être fondé sur des motifs légitimes, comme le taux d’inflation qui est largement utilisé à la fois par l’Etat et le secteur privé. »
Mais la SABC se défend. Le tout nouveau Pdg du groupe, Frans Matlala (photo), a notamment déclaré : « Il n’y avait rien de fâcheux à ce Hlaudi Motsoeneng reçoive une augmentation d’environ 1 million de rands. » Le Pdg a même ajouté que le directeur des opérations n’est pas le seul dont le salaire a augmenté. Pour Frans Matlala, les pertes financières de l’entreprise ne sont pas dues aux salaires, mais principalement au départ de plusieurs annonceurs et le non payement des licences par les téléspectateurs. Le conseil d’administration a aussi expliqué que le salaire de Hlaudi Motsoeneng devait être revu à la hausse dès lors qu’il avait été titularisé au poste.
Quant au principal concerné, il explique que l’augmentation de salaire est tout à fait légale et n’a pas été décidée par lui, car la SABC est prête à payer un employé qui crée de la valeur. « Toute personne qui est en mesure de générer des revenus pour la SABC devrait être récompensé en conséquence, même s’il s’agit des domestiques », a déclaré Hlaudi Motsoeneng, avant de conclure qu’un Noir a aussi droit un salaire décent.
Assongmo Necdem
Lire aussi
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.