(Agence Ecofin) - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé, le 24 mai, au changement des patrons de plusieurs entreprises et banques publiques alors que le riche Etat pétrolier fait face à de fortes pressions sur ses finances publiques en raison de la chute des cours de brut.
Le changement a notamment concerné le mastodonte pétrolier Sonatrach. Amine Mazouzi, un haut cadre de la société a été nommé à la tête de la plus grande entreprise africaine en termes de chiffre d'affaires, qui était dirigée de manière transitoire depuis juillet dernier par Said Sahnoun. Jusque-là, M. Mazouzi occupait le poste de directeur Stratégie et planification à Sonatrach. Avec des revenus annuels de 60 milliards de dollars, la Sonatrach assure 60% du budget de l'Etat et 97% des recettes extérieures de l'Algérie.
D’autre part, le président Bouteflika a nommé un nouveau directeur général des douanes au moment où le pays cherche à réduire la facture de ses exportations. Il s’agit Keddour Bentaher qui a été nommé en remplacement de Mohamed Bouderbala. Ce dernier a été désigné, PDG d’Air Algérie, le transporteur national régulièrement dénoncé par les usagers.
Rizou Hocine, l’ex-PDG de la société Inerga, est devenu PDG de la Société nationale de transport et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal).
Au niveau des banques, c’est le grand ménage. Le Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP) a désormais un nouveau PDG en la personne de Metref Rachid qui dirigeait la filiale de crédit-bail du Crédit Populaire d’Algérie (CPA).
Aboud Ramdane, PDG par intérim du CPA, a été nommé la tête de la Banque nationale d'Algérie (BNA), et Boudiab Omar, PDG par intérim de la BNA, a été désigné à la tête du CPA.
Enfin, Krim Mohamed, PDG de la Société nationale de leasing, a été nommé à la tête de la Banque de développement local (BDL).
L'Algérie souffre d'une faiblesse de son secteur bancaire qui peine à se transformer malgré de nombreuses tentatives de réformes entreprises ces dernières années. Le gouvernement souhaite désormais que les banques s'impliquent dans le financement des grands projets de développement, assuré jusque-là par le seul Trésor public. Les recettes provenant des exportations d'hydrocarbures ont baissé de 42,8% durant les quatre premiers mois de 2015, en raison de la chute des prix du pétrole, entraînant un creusement du déficit commercial en Algérie.
Ces changements interviennent quelques jours après un important remaniement du gouvernement d'Abdelmalek Sellal ayant notamment concerné les portefeuilles de l'Energie et des Finances.
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