La directrice générale de la Banque mondiale est arrivée au Cameroun avant la délicate étape nigériane

(Agence Ecofin) - Sri Mulyani Indrawati (photo), la directrice générale de la Banque mondiale est arrivée dimanche 24 avril 2016 à Yaoundé la capitale camerounaise, pour une visite de travail avec les autorités camerounaises. Il sera question au cours de son séjour, de « renforcer le partenariat entre la Banque mondiale et le Cameroun et de discuter des priorités du gouvernement : promouvoir une  croissance inclusive et adresser les disparités régionales de pauvreté, mettre en œuvre des réformes structurelles pour une croissance accélérée, et améliorer l’environnement des affaires pour favoriser  la création d’emplois », a fait savoir l'institution dans un communiqué.

L'occasion sera surtout donnée à la numéro 2 de la BM de visiter le niveau d'avancement de certains projets pilotes de lutte contre l'extrême pauvreté, notamment celui des filets sociaux, mis en œuvre dans quelques régions du pays. Avec les responsables camerounais, Mme Indrawati devrait aussi aborder la question des interventions de la banque, dont le nouveau plan stratégique pays est en cours de finalisation. Dans ce contexte seront abordées les questions relatives à l'appui au secteur de l'énergie, de la santé et au secteur agricole entre autres.

Cette visite sera aussi l'occasion d'aborder des sujets qui fâchent, dont le niveau global des décaissements. Ceux-ci, au-delà des aléas des cycles normaux des projets, restent assez faible (-de 40%). La Banque devrait aussi presser le pays d'accélérer la mise en œuvre des reformes, en vue d’une amélioration du cadre des affaires, et une meilleure répartition des richesses créées.

Après le Cameroun, la responsable de la Banque mondiale devrait se rendre au Nigéria. La première économie d'Afrique fait face à un repli de ses revenus, en raison de la baisse des prix du pétrole, sa principale source de revenus. Une situation qui a contraint ses dirigeants à solliciter le soutien de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement pour financer sa diversification

Seulement, aussi bien la BM que le FMI sont d’avis, que le président Muhamadu Buhari, devrait laisser flotter sa monnaie (le naira) et lui permettre de refléter sa vraie valeur sur le marché. Mais ce dernier a encore fait savoir vendredi 22 avril dernier, qu'il n'en était pas question. Son argument majeur est que les précédentes dévaluations n'ont pas aidé le pays à créer plus d'emplois et à réduire la pauvreté.

Mieux il a signé des accords, monétaire et financier, avec la Chine, pour s'offrir plus de marge. Dans un tel contexte, les discussions entre la responsable de la BM et les autorités en charge de l'économie et des finances au Nigéria, notamment Kemi Adeosun (ministre des finances) et Godwin Emefiele (Gouverneur de la banque Centrale) risquent d'être animées.