(Agence Ecofin) - Les avocats tunisiens sont de nouveau en grève dans l’ensemble du pays. Ils manifestent contre de nouvelles dispositions du projet de budget de l’exercice 2017, qui sont constitutives de pression fiscale et imposent de nouveaux contrôles.
« Ce projet empêchera les avocats d’obtenir justice. Il impose de payer des impôts, avant même d’effectuer le travail et aussi des impôts sur le travail et non sur les revenus.... Une loi pareille n’existe en aucun pays... dire que les avocats tunisiens ne veulent pas payer leurs impôts est inacceptable » a expliqué Hatem Meziou, président du bureau de l’ordre des avocats de Sfax, selon des propos rapportés par Tunisie Numérique.
La grève des avocats n'est qu'un des aspects de la vague de protestations que connait ce projet de budget. Sur la pression des bailleurs de fonds internationaux qui demandent à la Tunisie de réduire ses dépenses et de renforcer la mobilisation des ressources locales, le gouvernement du premier ministre Youssef Chahed (photo) a pris diverses mesures qui sont fortement critiquées au sein de différents corps professionnels.
Le président tunisien est lui-même monté au créneau pour défendre son gouvernement. Il rappelle que la Tunisie a cessé d'accroître sa production, et même, a reculé sur certains points. Il a aussi expliqué, que le report des augmentations de salaire est temporaire. « La masse salariale est de 15 milliards de dinars sur les 29 milliards que représente le budget, précisant que si les majorations salariales sont maintenues le niveau d'augmentation de la dette représentera 8% du PIB », a fait savoir Beji Caïd Essebsi.
Cela ne semble pas calmer les partenaires sociaux. De nouveaux mouvements de grèves sont annoncés par divers syndicats. La Tunisie accueille la semaine prochaine une conférence avec des investisseurs. Les enseignants ont déjà indiqué qu'ils vont eux aussi protester à ce moment-là.
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »