(Agence Ecofin) - La confédération des industries du Zimbabwe (CZI) a proposé au gouvernement un plan en neuf points visant à relancer l’agro-industrie. Ce plan, issue des résolutions adoptées par la confédération lors de son congrès à Bulawayo il y a un peu plus de deux semaines, appelle à un changement de paradigme dans l'agro-industrie afin produire des aliments et créer des emplois.
De façon concrète, il propose des solutions au règlement de l’épineux problème de la reforme agraire sur fond d’expropriations qui a eu lieu dans le pays au début des années 2000. Le CZI reconnaît la nécessité de fermer ce dossier en proposant une indemnisation aux anciens fermiers blancs qui avaient été victimes d’expropriation.
Pour y parvenir la confédération suggère la mise en place d’un processus participatif de négociations impliquant les puissances occidentales. Ce processus devra être similaire à celui qui, en 1979, a abouti aux accords de Lancaster House, qui consacrèrent la naissance de l’actuel état zimbabwéen. L’autre solution consiste en une compensation directe en obligations d’une valeur d’environ 4 milliards de dollars. Il est à noter que la confédération recommande que ces mesures soient suivies d’un lobbying actif afin que soient levées les sanctions économiques qui frappent actuellement le pays et ses dirigeants.
L’autre point abordé est la nécessité de la reforme du système bancaire afin de l’adapter aux réalités de réforme agraire, et l’optimisation de celles-ci par la mise en place de mesures telles que l’extension de la période probatoire pour les agriculteurs n’ayant pas pu exploiter les terres qui leur ont été allouées par manque de financement ou encore la réaffectation de terres non exploitées à des agriculteurs sérieux, ou encore la constitution des nouveaux propriétaires terriens en coopératives ou en domaines afin de participer au mieux à l’activité agricole nationale.
Ce plan survient dans un contexte où la production de blé nationale est presque nulle selon la FAO, après avoir culminé à 310 000 tonnes en 2001, alors que le pays connaît un déficit d’un million de tonnes de maïs. Le Zimbabwe, qui est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres de la planète, était autrefois qualifié de grenier à blé de l’Afrique.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.