(Agence Ecofin) - En Egypte, la position du gouvernement à propos du ‘’Grand Renaissance’’ parait confuse.
Il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur l’impact du barrage car toutes les infrastructures implantées sur le fleuve font l’objet d’une simulation. C’est ce qu’a affirmé Mohamed Abdel Aaty, le ministre égyptien des ressources hydrauliques et de l’irrigation, lors d’une intervention sur le stress hydrique que subit son pays.
Selon le responsable, cette pénurie d’eau est en grande partie due à l’augmentation de la population égyptienne au cours de ces dernières années, ce qui a d’ailleurs eu un impact sur l’utilisation des eaux du fleuve par le pays. « Les Egyptiens consomment bien plus que leur part des eaux du Nil. L’Egypte consomme environ 80 milliards de mètres cubes par an, pour une part de 55 milliards de mètres cubes.», a affirmé M. Abdel Aaty.
Ces déclarations surviennent alors qu’Abou Zaid, le porte-parole du ministère égyptien des affaires étrangères, vient d’annoncer que son gouvernement signera, en septembre prochain, un contrat avec un cabinet d’études régional pour l’évaluation de l’impact du barrage hydroélectrique sur l’Egypte.
Mais selon Nader Nour El-Din, un professeur en ressources hydrauliques, ces études qui démarreront en décembre prochain, et qui dureront au moins 11 mois, ne porteront pas grand fruit puisque le barrage qui est déjà réalisé à 70%, sera probablement achevé avant. « Il s’agit d’un cabinet régional pas d’un bureau avec une autorité internationale. Au lieu de dépenser de l’argent dans des études inutiles, l’Egypte devrait poursuivre les négociations avec l’Ethiopie afin de préserver sa part des eaux du Nil.», a affirmé le professeur, avant de conclure que l’Ethiopie essaie de gagner du temps en conviant les pays à effectuer des études pendant qu’elle continue la construction du barrage.
« Nous sommes prêts à réduire tout effet négatif du barrage qui sera prouvé par une étude.», a d’ailleurs affirmé, à ce propos, Ato Motuma Mekassa, le ministre éthiopien de l’eau qui a tenu à préciser que les travaux se poursuivraient concomitamment à la réalisation de l’étude.
La construction par l’Ethiopie du barrage ‘’Grand Renaissance’’, d’une capacité de 6 000 MW, sur le Nil, a été la principale pomme de discorde entre les deux pays, au cours de ces trois dernières années. L’Egypte craignait, en effet, que la construction du barrage ne réduise sa part des eaux du fleuve dont elle dépend principalement pour son approvisionnement en eau potable.
Au terme de plusieurs mois de négociations entre les deux protagonistes et le Soudan, deux cabinets d’audit ont été choisis pour déterminer l’impact du barrage sur l’Egypte. Les études sont actuellement en cours alors que le barrage est déjà achevé à plus de 70%.
Ce qui n’a pas empêché le président égyptien de solliciter l’aide d’Israël dans cette affaire.
Gwladys Johnson