(Agence Ecofin) - Dans des notes distinctes, mais qui finalement sont complémentaires, les agences de notation Moody's et Global Credit Ratings, ont émis des avis laissant entrevoir que l'économie nigériane sera plus résistante face à la baisse des prix du pétrole brut (sa principale source de devises), à l’inverse du tableau alarmant qui se peint depuis quelques temps, avec la baisse du nairas, l'annonce des mesures d'austérités et de nouvelles restrictions dans l'activité bancaire et le recul de l'excédent commercial.
Pour sa part Moody's a estimé dans une note publié le 22 décembre 2014, que, même si la première puissance économique d'Afrique est exposée à des risques de pression budgétaire et de déficit public, les performances de son économie réelle (hors pétrole), lui permettront de maintenir un rythme de croissance qui se situera autour de 5% « Nous nous attendons à voir l'économie nigériane continuer de croître », a fait savoir Aurelien Mali, l'analyste en chef auteur du rapport.
Le rapport fait aussi ressortir que le réajustement de la base de calcul du produit intérieur brut (PIB) du pays, n'a pas eu un effet que sur la valeur réelle de cet indicateur qui est désormais de 516 milliards $ ou encore sur le PIB par habitant, qui est désormais à 5160 $ par individu. Il a aussi permis d'obtenir un nouveau ratio de dette/PIB plus favorable à 13,2%.
Pour sa part, Global Credit Ratings (GCR), n'a pas directement jugé la qualité d'emprunteur du Nigéria, mais a donné une note positive (A-) au Nigeria International Debt Fund, une structure cotée qui investit dans les obligations émises tant au niveau fédéral qu'au niveau des États fédérés. Dans son rapport, GCR explique que la note a été obtenue grâce aux capacités managériales des équipes d'Afrinvest, la structure en charge de la gestion de ce fonds. On note ainsi deux choses relatives à l'investissement sur les obligations du Nigéria: le pays peut rembourser ses dettes et même, en réalisant des placements judicieux sur ses titres obligataires, on peut obtenir des bénéfices intéressants.
Pour l'heure, ce n'est pas l'avis de nombreux investisseurs locaux. Le dernier appel d'offre de la banque centrale du pays, a été marqué par une hausse des taux moyens offerts par les acquéreurs de ses bons du trésor. Le gouvernement devrait encore les solliciter pour près de 6,6 milliards $ au premier trimestre 2015, un moment qui servira de baromètre de la confiance qu'inspire le Nigéria aux yeux de ses investisseurs.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.