(Agence Ecofin) - La résistance est l’option choisie par les paysans camerounais, libériens, ivoiriens et cambodgiens qui vivent à proximité des plantations de la Socfin, une holding luxembourgeoise détenue partiellement par le magnat français Bolloré (photo). Ces paysans, réunis au sein de l'Alliance internationale des riverains des plantations Socfin-Bolloré (AIRPSB) dénoncent l’accaparement de leurs terres par la multinationale.
Entre 2011 et 2014, les superficies plantées par les filiales africaines de la Socfin sont passées de 87 303 hectares à 108 465 hectares, soit une hausse de 24% qui s’est faite au détriment des riverains, indique l’AIRPSB. L’association poursuit en indiquant que «ces expansions provoquent de graves conflits avec les populations riveraines qui sont privées de terres et voient leurs conditions de vie sans cesse se dégrader.»
A en croire le dossier de presse parvenu à l’agence Ecofin, les riverains qui réclamaient entre autres la protection d’un espace vital de 250 hectares de terres cultivables autour des villages, se sont vus promettre en juin dernier par Vincent Bolloré une intervention personnelle dans ce différend. Si la compagnie avait ensuite rencontré les représentants des riverains au mois d’octobre, afin de discuter de la mise en place d’un plan de sortie de crise, elle s’est depuis rétractée sous l’action des actionnaires historiques de la Socfin qui n’entendent négocier qu’avec les pouvoirs publics a affirmé l’association. Ce retrait a déclenché l’ire des agriculteurs qui ont annoncé qu’ils se lanceraient à partir du 23 avril dans une série d’occupation des plantations de la Socfin dans les quatre pays.
Bolloré dont la sortie publique est attendue par les divers médias ayant couvert cette affaire n’a pas encore répondu à un courrier de notre rédaction l’invitant à livrer sa version des faits.
24 avril 2015 à 15h : Le Groupe Bolloré rappelle qu’il n’est que actionnaire minoritaire et non gestionnaire du Groupe Socfin qui, depuis plus de 70 ans, est contrôlé majoritairement et dirigé par la famille belge Fabri.
Aaron Akinocho
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.