(Agence Ecofin) - Les députés du parlement nigérien ont donné leur accord pour la mise en place d’une commission qui enquêtera sur une affaire baptisée «Uraniumgate», révélée le 16 février dernier, par le journal local «Le Courrier». L’affaire qui porte sur une série de transactions «présumées douteuses» de 5,5 millions de livres d’uranium, implique l’Etat, Areva ainsi que des compagnies russe et libanaise.
En 2011, Areva aurait proposé au Niger de participer à un système de vente circulaire d’uranium qui permettra au pays ouest-africain de gagner quelque 800 millions de francs CFA.
Les documents publiés par Le Courrier, en février dernier, font état d’un virement bancaire de 320 millions $, d’un compte appartenant à la société publique Sopamin à un compte détenu par la société offshore Optima Energy. Le transfert qui a eu lieu en novembre 2011, a été signé par l’actuel ministre des finances, Hassoumi Massaoudou (photo), à l’époque, directeur de cabinet du président Mahamadou Issoufou.
Si ce transfert suscite de nombreuses polémiques, il faut aussi souligner que les législateurs se questionnent également sur la possibilité d’une vente clandestine d’uranium, à travers le processus de vente circulaire.
Lors d’une conférence de presse en février dernier, M. Massaoudou a reconnu avoir signé le virement bancaire, mais a déclaré que son implication s’arrête à la vente de la marchandise par Sopamin à Areva. Il a également nié une quelconque vente clandestine.
«Nous ne pouvons pas connaître le fond du sujet tant qu’il n’y a pas une enquête en profondeur qui puisse nous dire les tenants et les aboutissants. C’est une question qui a été gérée par l’exécutif, il appartient maintenant à l’Assemblée de savoir si ça a été fait dans les règles de l’art, dans l’intérêt des Nigériens.», a déclaré Lamido Moumouni Harouna, président du rassemblement des démocrates Hankuri-Nassara-Tabat, à RFI Afrique.
Le sous-sol nigérien est reconnu pour sa richesse en uranium, bien que d’autres minéraux soient également exploités (l’or et le charbon, à titre d’exemples). Entre 2007 et 2011, le secteur représentait 9% du produit intérieur brut du pays.
Louis-Nino Kansoun
Accra, Ghana