(Agence Ecofin) - Le gouvernement nigérian a décidé de ne pas subventionner la consommation pétrolière cette année en raison de la chute des prix du pétrole qui prive le pays d'une bonne partie de ses ressources. C’est ce qu’a révélé le ministre en charge du pétrole, Dr Ibe Kachikwu, lors d’une rencontre universitaire intitulée: «L'industrie pétrolière et l'avenir de la nation nigériane».
Ceci survient quelques jours après que le gouvernement soit entré en négociations avec les grandes compagnies pétrolières en vue de leur rembourser des dettes qui s’élèvent à près de 4 milliards de dollars. Ces dettes sont le résultat de la gabegie observée dans le secteur ces dernières années, a déclaré, le responsable à Reuters, la semaine dernière.
Kachikwu a également réitéré, à la même occasion, l’ambition du gouvernement de consentir des efforts d'investissement dans des raffineries afin de diminuer le volume des importations de pétrole raffiné pour satisfaire la demande locale.
En début de mois, le ministre en charge du budget, Udo Udoma, avait annoncé que le pays se tournerait vers les secteurs non pétroliers pour financer le budget de 2016 car il devenait utopique de compter sur les recettes pétrolières dans le contexte de crise actuel. D’autant plus qu’afin de limiter les charges, il a été demandé aux ministres de dégager des fonds par le biais de partenariats public-privé afin de financer certains de leurs projets. On imagine mal, après cela, le gouvernement investir dans les subventions. Un économiste avait d’ailleurs annoncé qu’il fallait s’attendre à tous les revirements cette année, en soulignant : «ça va se jouer très serré pour le gouvernement fédéral en 2016».
Ibe Kachikwu en a profité pour faire le point des réalisations faites depuis son arrivée à la tête de la compagnie nationale en charge des hydrocarbures et pour annoncer les grandes lignes des futurs projets. Il a fini son intervention en précisant que le souci majeur du président Muhammadu Buhari est de reformer en profondeur le secteur pétrolier afin de le rendre plus bénéfique à la nation toute entière.
Olivier de Souza