(Agence Ecofin) - Présentant le budget à la représentation populaire fédérale (parlement et sénat) Ngozi Okonjo-Iweala, la coordinatrice des ministères de l'Economie et des Finances au Nigéria, a indiqué que la croissance économique sera moins forte que prévu en 2015, avec une progression de seulement 5,5% à envisager, contre 6,4% prévu initialement.
Le gouvernement nigérian admet qu'il y a un problème avec la baisse des prix du pétrole, mais les mesures qu'il préconise ne sont pas partagées de tout le monde. Ainsi les produits de luxe vont se trouver davantage taxés (billets d'avion de première classe, achats d'avions privés, achats de bijoux de luxe, et autres). Le gouvernement propose aussi d'accroitre le niveau de la taxe sur la valeur ajoutée et de réviser le statut fiscal des entreprises pétrolières nationales pionnières. La ministre Okonjo a aussi indiqué que le gouvernement envisageait de réduire son train de vie. Le nombre et le budget des agences gouvernementales seront revus à la baisse et proposés de façon plus rationnelle, l'acquisition de nouveaux immeubles et autres biens administratifs sera suspendue. Plusieurs autres initiative de réduction des dépenses seront envisagées si nécessaire.
Si, dans la classe politique et économique, ces mesures sont comprises, leurs orientations ne font pas l'unanimité. Certains s'interrogent encore comment on peut garder un budget de 150 milliards de nairas (801 millions $) pour les parlementaires qui sont les mieux placés pour comprendre que l'heure est à la réduction du niveau de vie des institutions.
Une conséquente plus forte serait l'impact sur la compétitivité des entreprises qui doivent déjà faire face à des défis énergétiques et d'infrastructures et qui, peut-être, se trouveront contraintes de payer davantage de taxe sur la valeur ajouté. Combinée à la baisse du naira, la hausse de ses taux par la Banque centrale et la réduction des subventions au carburant, le pouvoir d'achat risque de prendre un gros coup et avec lui la rentabilité des entreprises du secteur de la grande consommation.
L'autre crainte qui se dessine sous ces mesures d'austérité est celle de voir la perte du bénéfice du crédit d’impôts par les entreprises pétrolière pionnières. Une évolution que va suivre avec beaucoup d'attention le groupe Seplat Petroleum, dont la solidité financière présentée lors de sa double introduction à Londres et à Lagos, dépendait fortement de ce crédit d'impôt.
Les débats se poursuivent encore sur le projet de loi. Sur le marché financier comme dans les entreprises, on attend ce qui sortira du Parlement.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.