(Agence Ecofin) - Bank Al Maghrib, la banque centrale du Maroc, a décidé d'abaisser pour la seconde fois ses taux les faisant passer à 2,5% « en vue de soutenir davantage encore la reprise de l’activité économique », a-t-on appris du rapport de politique monétaire publié par l'institution le 16 décembre 2014.
BAM s'est appuyé sur un ensemble d'indicateurs, notamment une croissance décéléré à 2,3% au cours du deuxième trimestre contre 5% sur la même période de 2013, du fait notamment d’une baisse de 2,6% de la valeur ajoutée agricole, après une progression de 20,2%. « Pour l’ensemble de l’année 2014, la croissance devrait rester autour de 2,5% et se situerait, au vu des données actuellement disponibles, à 4,4% en 2015, traduisant la poursuite de la reprise des activités non agricoles et l’amélioration de la valeur ajoutée agricole », a expliqué la Banque centrale dans le document.
Le rapport apporte aussi d'autres prévisions sur la situation macroéconomique du Royaume. Les données des comptes extérieurs à fin novembre montrent que le déficit commercial poursuit son redressement avec une baisse de 6,8%. Les exportations ont augmenté globalement de 6,7% et de 8,6%, hors phosphates et dérivés, alors que les importations n'ont presque pas bougé. « Le taux de couverture s’est, ainsi, amélioré 3,3 points, passant de 48,2% à 51,5% » à commenté l'institution.
Pour sa part, l’inflation continue d’évoluer à des niveaux bas, s’établissant à 0,3% sur les dix premiers mois de l’année, contre 2,1% pour la même période de 2013.
Au niveau des finances publiques, le déficit hors privatisation ressort à 44,9 milliards de dirhams à fin octobre, contre 46,7 milliards une année auparavant. Les recettes ordinaires se sont améliorées de 4,1%, reflétant notamment la hausse des rentrées non fiscales, tandis que les dépenses ont enregistré une augmentation de 3%, malgré une baisse de près de 20% des charges de compensation et une hausse de celles des autres biens et services et d’investissement.
Bank al Maghrib table désormais sur un objectif de déficit budgétaire de 4,9% du PIB pour 2014 et prévoit un recul de ce déficit à 4,3% du produit intérieur brut du Royaume en 2015. Dans le même temps, le crédit bancaire devrait continuer de s'accroitre légèrement atteignant une hausse de 5,3%. La prochaine session du comité de politique monétaire de cette banque devrait se tenir le 25 mars 2015.
Idriss Linge
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