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« Les réseaux sociaux devraient être un outil de bonne gouvernance »

  • Date de création: 17 février 2013 04:21

(Agence Ecofin) - Consultant en TIC au Cameroun, secrétaire général de l’Internet Society Cameroon Chapter et par ailleurs spécialiste de la gouvernance de l’Internet, Victor Ndonnang analyse la présence des présidents africains sur les réseaux sociaux, indique leurs intérêts pour les TIC et propose quelques astuces pour promouvoir davantage les TIC.

Quels sont, d’après vous, les présidents africains qui s’intéressent le plus au développement des TIC et des télécoms dans leur pays?

Victor Ndonnang : Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) en général et Internet en particulier sont un catalyseur pour le développement socio-économique et normalement tout Chef d’Etat africain qui souhaite atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement devrait les intégrer dans son plan d’action. Donc, personnellement, je dirais que tous les présidents africains s’intéressent aux TIC car tous veulent porter leur pays vers l’émergence. Certains en font un plus que d’autres. Et parmi ceux là, je pourrais citer au risque de me tromper :

Le président Mwai Kibaki du Kenya avec son projet Konza Techno City (http://www.konzacity.co.ke/) qui va être sans aucun doute la première « Silicon Valley » africaine et le président rwandais Paul Kagamé du Rwanda qui, non seulement, investit beaucoup dans les TIC, mais aussi croit au concept « ICT4D » (TIC pour le Développement). Plus encore, il est un grand utilisateur de l’Internet et des réseaux sociaux en particulier. C’est l’un des rares « Président 2.0 » que nous avons en Afrique.

Le président Paul Kagamé était un des premiers présidents africains à développer le concept de télécentres TIC qui sont aujourd’hui rebaptisés « Business Delivery Centers » ou Centre d’affaires TIC. On pourrait aussi citer parmi ses projets TIC innovants : le projet « e-soko », (http://www.esoko.gov.rw) destiné aux agriculteurs et le projet « un enfant, un ordinateur portable ». Enfin, il est important de noter qu’il envisage de lancer un vaste chantier de « e-government » pour rapprocher les services vers les citoyens grâce aux TIC. Objectif, rendre tous les districts du Rwanda connectés !

Un président doit-il avoir en plus du site web de la présidence de la République, son site web personnel ? Pourquoi ?

VN : Généralement, les "présidents candidats" ont un site personnel pour des fins de campagne électorale où ils présentent leur vision et idées avec beaucoup plus de liberté. Mais, une fois élu, il devient le chef de l’État, le représentant officiel de la République. Ainsi, je pense que le site web de la présidence de la République devrait servir à communiquer sur les actions du Chef de l’Etat. Toutefois, je suggère qu'il conserve et anime régulièrement son site personnel pour parler de ses actions et positions non officielles. Même si c’est complexe, car il est difficile de faire une ligne de séparation nette entre la vie "officielle" et "non officielle" d'un président de la République.

Est-ce que c’est ce qui explique que les sites web personnel des présidents soient moins actualisés, au profit des sites web de la présidence de la République ?

VN : Comme je l'ai dit, il est très complexe de faire une séparation nette entre la vie publique et « non publique » d'un président de la République. Je pense que la complexité de la mise à jour régulière de son site personnel part de là. Mais c'est à tort car toutes les actions du président ne peuvent être publiées sur le site web de la présidence. Son site web personnel est en quelque sorte le prolongement de son site web de campagne et devrait entre autre permettre au président de communiquer avec ses partisans sur le respect ou non respect de ses promesses de campagne électorale. Pour faire vivre son site web personnel, un président de la République peut, par exemple, y faire publier de manière automatique son fil Twitter et les infos de sa page Facebook.

On note justement la présence de plusieurs présidents sur les réseaux sociaux, comment appréciez-vous cette tendance ?

VN : Je pense que pour la plupart, cette présence est tout simplement un effet de mode. Il faut être présent sur les réseaux sociaux pour faire « chic », faire jeune et « branché ». Mais, plus sérieusement, je pense que beaucoup reste faire pour qu’on parle effectivement de « présidents 2.0 » en Afrique. Je suggère qu’ils intègrent plus de jeunes expérimentés dans leurs équipes pour leur accompagner dans cette démarche. Car, de plus en plus, cette présence sur les réseaux sociaux va devenir une nécessité pour eux et un gage de transparence de leurs actions.

En général, il y a plus d’interactivité avec les internautes lors de la période préélectorale. Mais, une fois les élections terminées, on constate qu’il n’y a plus d’interactivité avec les internautes. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?

VN : C’est tout simplement une transposition de leur « fonctionnement traditionnel » où ils communiquent davantage seulement en période pré-électorale. Nos chefs d’Etat doivent comprendre que les TIC sont un outil de communication rapprochée et d’interactivité avec les citoyens et non un simple outil de propagande électorale. Il y a quelques décennies, les soviétiques utilisaient le système de haut-parleurs installés dans tous les quartiers pour communiquer de manière rapprochée et efficace avec les citoyens. Aujourd’hui, les TIC devraient remplacer ce système.

Avec le temps qui manque et les nombreuses occupations, un président peut-il vraiment être assez présent sur les réseaux sociaux ?

VN : Oui. Car je pense qu’il peut emporter son smartphone ou sa tablette numérique n’importe où et rester toujours connecté avec les citoyens. Envoyer un « tweet » ou faire une annonce sur sa page Facebook prend mois de temps que préparer et accorder une interview radio ou télé.

Que peut gagner un président en exercice à être interactif sur la toile, notamment sur les réseaux sociaux ?

VN : Internet est le média le plus utilisé de nos jours. Un président présent sur Internet est naturellement plus proche de ses citoyens. Il communique plus efficacement et atteint le plus grand nombre. Il peut, grâce aux réseaux sociaux, savoir ce que pensent sa jeunesse, quels sont les sujets qui leur intéressent et quels sont leurs besoins.

Etes-vous  pour une équipe de community managers pour les présidents ou alors le président lui-même doit manager son profil sur les réseaux sociaux ?

VN : Je pense qu’un président qui veut utiliser de manière efficace les réseaux sociaux devrait disposer d’une équipe de community managers. Les community managers sont les « porte-parole » du président dans la communication traditionnelle. Toutefois, un président est une personnalité importante et devrait selon moi avoir ses profils personnels et officiels sur les réseaux sociaux. Il peut gérer lui-même son profil personnel et laisser la gestion de son profil officiel par l’équipe de community managers même comme il est très difficile de mettre une séparation claire entre les deux.

Le président Kagame sur Twitter fait un peu la différence. Pensez-vous que c’est lui-même qui anime son compte Twitter ?

VN : Les « tweets » du président Paul Kagame reflètent beaucoup sa personnalité et je pense sans risque de me tromper qu’il gère lui-même son compte Twitter. Toutefois, je pense qu’il a toute une équipe qui lui montrent comment bien utiliser et réagir sur ce site de microblogging.

Que peuvent gagner les présidents africains à discuter eux-mêmes avec les internautes sur les réseaux sociaux ?

Un citoyen peut faire plus aisément entendre sa voix à travers les réseaux sociaux que dans la vie réelle. Les réseaux sociaux renforcent donc la liberté d’expression et permettent aux présidents qui les utilisent de comprendre plus rapidement les besoins de leurs citoyens et de définir une politique efficace. Tout peuple souhaite avoir un président qui les écoute et répond leurs attentes. Les TIC sont là pour faciliter cette tâche et rapprocher le président de son peuple, de sa jeunesse.

Quel peut être l’apport des community managers dans la construction de l’e-réputation des présidents ?

VN : Communiquer c’est aller vers l’autre ; c’est parler à l’autre, mais aussi l’écouter. Les community managers sont aux réseaux sociaux ce que représentent les « porte-parole » dans la communication traditionnelle. Ils vont même au-delà, car ils analysent et permettent aux comptes du président sur les médias sociaux d’être réellement interactifs. Ils permettent au président de publier, mais aussi de réagir aux publications et réactions, de parler des faits lorsqu’ils se passent. L’e-réputation du président dépend largement de cette interaction.

On constate parfois que, sur les comptes de plusieurs présidents, l’on partage seulement les photos, les liens des sites dont les articles ou documents sont à la faveur des présidents, comment les comptes des présidents africains peuvent-ils être gérés de manière optimale sur les réseaux sociaux ?

VN : Les comptes des présidents sur les réseaux sociaux devraient servir à l’interaction et non instaurer une communication à sens unique ou servir à de fins de propagandes. Dans une démocratie, il y a des citoyens qui apprécient le président et ceux qui ne l’apprécient guère. Naturellement, ces deux tendances doivent coexister sur les réseaux sociaux.

La page Facebook d’un président ne saurait avoir uniquement que des commentaires positifs. Mais hélas, c’est malheureusement le cas pour beaucoup de présidents africains. D’où la nécessité de faire appel aux community managers pour les accompagner dans cette appropriation et garantir les fonctions média et social des réseaux sociaux. En effet, les réseaux sociaux sont un sous-ensemble des médias sociaux et ont une double dimension : une dimension media qui permet de publier et partager facilement l’information et une dimension sociale qui permet d’interagir sur l’information avec les autres membres de son réseau.

Les présidents africains devraient s’assurer que leurs comptes remplissent ces deux critères là, afin de faire de ceux-ci un catalyseur pour la liberté d’expression et un outil de bonne gouvernance qui leur permet d’être réellement proches des citoyens en général et de la jeunesse en particulier.

Je ne saurais conclure cet entretien sans inviter les présidents africains à être les premiers promoteurs de l’identité Internet de leur pays. Ils devraient utiliser les noms de domaine .pays (ccTLD) de leurs pays respectifs pour leur communication sur Internet (site web, blog, email…). Ils devraient aussi penser à protéger le nom de leur pays sur les réseaux sociaux. Il faudrait par exemple s’assurer que le compte Twitter @Pays appartient réellement à la présidence de la République du Pays ainsi que la page Facebook du même nom.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom Network No 59.



 
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