(Agence Ecofin) - « Ce sont des allégations sans fondement concoctées contre le projet électrique de Gibe que le gouvernement éthiopien met en place seulement à des fins énergétiques », a répondu Dina Mufti (photo), l’ambassadeur éthiopien auprès du Kenya, au rapport produit par l’ONG Human Right Watch sur les conséquences du barrage de Gibe II sur les populations locales.
Le responsable a révélé que la Joint Ministerial Commission (JMC), la Joint Border et l’Administrators/ Commissioners Commission (JBC) co-formées par les deux pays travaillent depuis le début du projet à la résolution des problèmes que peux susciter la construction du barrage. « C’est dans le cadre de ces mécanismes que les deux gouvernements collaborent à la protection de la ressource naturelle qu’est le Lac Turkana », a déclaré M. Mufti.
L’ONG a en effet affirmé dans son dernier rapport que la construction du barrage Gibe III sur le fleuve Omo et le développement de plantations de canne à sucre et de coton dans sa vallée avaient fait baisser le niveau du lac Turkana de 1,5 m depuis 2015. Une situation qui menace l’approvisionnement en aliment d’un demi-million de personnes en aval du lac, au Kenya et en Ethiopie.
Réagissant aux propos de Dina Mufti, Judy Wakhungu, la ministre kényane de l’environnement, a admis la coopération entre les deux pays tout en évoquant les inquiétudes de Nairobi quant au risque de pollution de l’eau. « Quand il s’agit des barrages électriques de Gibe I, II et III, nous n’avons aucun problème en tant que pays parce qu’ils ne font que stocker l’eau et le relâcher. Mais sur la question des engrais chimiques agricoles, il y a un effet négatif et les discussions sont en cours avec l’Ethiopie », a-t-elle confié.
Gwladys Johnson