La lutte contre le changement climatique passe par la sécurisation des droits fonciers des populations autochtones, selon Nicholas Stern
(Agence Ecofin) - Il est vain de combattre le réchauffement climatique si on marginalise les droits fonciers des populations autochtones. C’est la conclusion à laquelle est parvenu l’économiste britannique Nicholas Stern, qui s’exprimait lors d’un évènement organisé vendredi dernier à Washington DC par l’institut de recherche sur les questions environnementales et alimentaires World Ressources Institute (WRI).
« Le monde doit atteindre le stade zéro-carbone en 2070-2080 s’il veut respecter la limite de 2°C de réchauffement fixée par l’accord de Paris sur le climat. Plusieurs industries, en l’occurrence l’aviation, continueront pendant longtemps encore à émettre des gaz à effets de serre. Les seules sources négatives en carbone sont les forêts et les prairies », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre en estimant que « la reconnaissance des droits fonciers des populations autochtones entraîne de facto la réduction de la déforestation » car ces populations sont soucieuses de préserver leur cadre de vie et sont respectueuses de l’environnement. Les forêts ainsi protégées absorbent le carbone.
A titre indicatif, selon une étude du WRI, sécuriser les droits fonciers des populations locales en Colombie, au Brésil et en Bolivie permettrait de résorber 42,8 à 59,7 millions de tonnes de CO2 par an en prévenant la déforestation, ce qui représente le retrait de 9 à 12 millions de voitures de la circulation.
Souha Touré