(Agence Ecofin) - Une nouvelle tournure dans l’affaire du bloc pétrolier OPL 245 au Nigéria. En effet, Royal Dutch Shell, l’une des compagnies impliquées ce scandale de corruption, vient d’admettre qu’elle savait qu’une partie des paiements versée au gouvernement nigérian, pour les droits au bloc, serait transférée sur les comptes de Malabu Oil and Gas.
Selon le porte-parole de la compagnie anglo-néerlandaise Andy Norman, qui a révélé ceci dans un email à Reuters, le groupe avait conscience que l’exécutif nigérian « compenserait Malabu pour ses droits sur le bloc ». L’annonce contredit l’ancienne version de Shell qui niait avoir connaissance de la transaction entre le gouvernement et Malabu.
Shell affirmait également qu’elle ne savait pas que Malabu Oil and Gas était détenue par Dan Etete, ancien ministre nigérian du pétrole de 1995 à 998. Toutefois, « au fil du temps, il est devenu évident qu’Etete était associé à Malabu et que le seul moyen de négocier un accord serait d’approcher le ministre et Malabu, qu’on le veuille ou pas », a déclaré Norman.
En ce qui concerne le bloc pétrolier, outre Shell et Dan Etete, se sont retrouvés mêlées au scandale plusieurs autorités nigérianes ainsi que la société italienne Eni. Cette dernière et Shell ont versé au gouvernement nigérian en 2011 un montant de 1,3 milliard $ pour acquérir le bloc. 70% de ce montant a cependant été illégalement transféré vers les comptes de Malabu.
Le bloc, il faut le rappeler, est considéré comme le plus grand en Afrique et estimé détenir une réserve de 9 milliards de barils de brut. Il est situé dans la région du Delta du Niger.
Schadrac Akinocho