(Agence Ecofin) - Le foncier rural malien cristallise autant les convoitises que les conflits. C’est ce que révèle Journal du Mali.
En effet, la majorité des conflits fonciers auxquels font face les autorités maliennes sont relatifs aux terres agricoles, aussi rares que convoitées. Une spéculation qui aboutit à des situations explosives voire ubuesques.
Lors du lancement de la campagne nationale de reboisement le 6 août, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement révélait ainsi que « dans la forêt classée de Tienfala, on compte au moins une cinquantaine de titres fonciers, dûment délivrés par les agents de l’État », tandis que son homologue des Domaines de l’État, des Affaires foncières et du Patrimoine, Mohamed Aly Bathily, constatait trois mois plus tôt qu’« un titre foncier a été créé sur tout le village de Laminbambala (région de Sikasso) pour le donner à une société. Le village suivant, situé à 3 km, a également été donné comme titre foncier. On leur a donné 6 mois pour libérer les lieux et s’installer à 10 km, loin du goudron, sans dédommagement, ni rien ».
Si la gestion du foncier rural est aussi délicate au Mali, c’est principalement en raison de « la raréfaction de la ressource et les spéculations des entrepreneurs privés. Dans les zones de cultures, les producteurs cherchent chaque année à augmenter leur rendement. Cela passe en général par l’augmentation des superficies exploitées ou le défrichage de nouveaux espaces vierges. Une pratique qui est limitée par la disponibilité des ressources et qui provoque des rivalités parfois meurtrières. La propriété terrienne est encore largement régie par le droit coutumier en zone rurale et périurbaine, rarement détenteurs de documents administratifs justifiant leur droit. Les propriétaires se retrouvent démunis face aux spéculateurs qui font main basse sur les terres rurales au profit d’investisseurs venus de la ville », comme l’explique le site.
Souha Touré
Meknès, Maroc.