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L’arrimage du franc CFA à l’euro freine le développement de l’Afrique, selon l’économiste Kako Nubukpo

  • Date de création: 10 juillet 2015 11:21

(Agence Ecofin) - L’économiste togolais Kako Nubukpo (photo) a souligné, dans un entretien publié le 8 juillet par le quotidien français Le Monde, l’urgence de revoir l’arrimage à l’euro du franc CFA, la monnaie des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale créée en 1945, estimant que rien n’empêche ces pays d’utiliser les 3600 milliards de francs CFA (environ 72 milliards d’euros) dont ils disposent au titre de dépôts auprès du Trésor public français.

«Si  l’arrimage du franc CFA à l’euro était une garantie de stabilité monétaire dans la zone franc et qu’en contrepartie, ces pays avaient des taux de croissance relativement faibles, on pourrait considérer que l’arbitrage fait à la création du franc CFA en 1945, confirmé à la création de l’euro en 1999, a son sens. Mais on voit bien avec le cas de la Grèce qu’une économie faible qui a une monnaie forte engendre des ajustements très difficiles à soutenir. Comment pouvons-nous avoir un discours crédible sur l’émergence si nous ne touchons pas aux outils dont nous disposons ? Il faut revoir l’arrimage fixe du franc CFA à l’euro, si nous voulons développer nos économies», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Personne n’interdit à nos pays d’utiliser le volet excédentaire des réserves de change pour financer la croissance. L’accord signé avec la France en 1945, dans le cadre du fonctionnement du compte d’opérations avec le Trésor, était qu’elle couvre l’émission monétaire des pays de la zone franc à hauteur de 20 %. Aujourd’hui, nous la couvrons quasiment à 100 %. Cela veut dire que nous n’avons plus besoin de l’«assureur» qu’est la France pour avoir la fixité entre le CFA et l’euro. Les dirigeants africains doivent prendre leurs responsabilités».

Le franc CFA a une parité fixe avec l’euro et les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor public français. Selon un rapport de la zone franc, la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) et la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) disposaient en 2005 de plus de 3600 milliards de francs CFA auprès du Trésor français.

«La monnaie doit être au service de la croissance et du développement. Pour cela, il faut des crédits. Or le ratio crédit à l’économie sur PIB dans les pays de la zone franc est de 23 % quand il est de plus de 100 % dans la zone euro. Si bien qu’il est quasiment impossible pour nos pays de rattraper les économies émergentes si le franc CFA reste arrimé à l’euro», fait remarquer M. Nubukp.

Pour  revoir l’arrimage du franc CFA à l’euro, l’économiste suggère une démarche par étapes. La première étape consisterait, selon lui, à  remettre sur la table les objectifs des deux banques centrales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ainsi que leur capacité à financer la croissance économique et évaluer la qualité de leur gestion monétaire.

La seconde étape serait de modifier le régime de change pour aller vers un régime plus flexible avec, par exemple, un arrimage du CFA à un panier de devises.

«Cela va supposer de revoir le dispositif institutionnel. Aujourd’hui, le franc CFA via son rattachement à l’euro est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. C’est une hérésie», s’emporte M. Nubukp.

En réponse à une question sur les motifs de la non-utilisation des  3600 milliards de francs CFA dont les pays de la zone franc disposent auprès du Trésor public à Paris, M. évoque la «servitude volontaire», et rappelle que la France a officiellement ouvert le débat, si l’on s’en tient aux déclarations de François Hollande, en octobre 2012, à Dakar, où il encourageait les gouverneurs de nos banques centrales à utiliser de façon plus active les réserves de change dont les Etats de la zone franc disposent auprès du Trésor public français.

«Peut-on demander plus ? On ne peut pas en même temps revendiquer notre indépendance et attendre que ce soit l’ancien colonisateur qui nous donne l’autorisation d’agir. C’est à nous de demander à utiliser de ce qui nous revient», martèle-t-il.

 L’entretien complet ici

 

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