(Agence Ecofin) - Depuis plusieurs mois dans le sud de la Tunisie, des manifestants en colère bloquent le déroulement de la production pétrolière ainsi que les exportations. Ils réclament notamment plus d’emplois pour la jeunesse et dénoncent les fausses promesses des autorités. Ceux-ci leur avaient garanti des milliers d’emplois dans le secteur extractif (pétrole, gaz, phosphate) et une meilleure redistribution des revenus tirés de l’exploitation des matières premières.
Cette situation est l’une des nombreuses causes de la chute de la production nationale de pétrole et de gaz, qui, par ricochet, a érodé les recettes pétrolières du gouvernement et contraint de nombreux investisseurs à quitter le pays.
Excédé par ces mouvements sociaux aux impacts nocifs sur l’économie, le président de la République tunisienne Beji Caïd Essebsi (photo) a, mercredi, ordonné à l’armée de protéger les installations de production de phosphate, de pétrole et de gaz. Reuters qui a donné l’information, a souligné que c’est la première fois que des troupes seront déployées pour protéger des installations industrielles dans le pays du nord de l’Afrique.
«C’est une décision grave, mais elle doit être appliquée pour protéger nos ressources.», a dit le chef de l’Etat dans un discours à la nation. La décision qui survient à un moment où Tunis s’apprête à promulguer des réformes d’austérité financière, prendra effet immédiatement.
Il faut dire que ces mouvements sociaux ont coûté plus de deux milliards de dollars au pays, selon des chiffres officiels. Avec 44 000 barils extraits chaque jour, la Tunisie est un producteur marginal de pétrole, comparée à ses voisins libyen et algérien.
Olivier de Souza