(Agence Ecofin) - La compagnie malaisienne CT Power a mis en demeure l’Etat mauricien de lui payer une indemnité de 129,3 millions $ pour les différents coûts supportés dans le cadre du projet de construction d’une centrale à charbon à Albion.
En effet, la compagnie avait obtenu en 2012 une licence pour la mise en place de la centrale électrique. En 2013, l’Etat avait ajouté 20 conditions supplémentaires pour la mise en place du projet, dont celui de la preuve de la capacité financière de l’entreprise. Estimant que la compagnie n’a pas respecté ses conditions, il s’est rétracté au moment de la signature de l’accord de mise en œuvre. S’en est suivie une bataille juridique à l’issue de laquelle la justice a estimé en 2016 que les arguments avancés par l’île Maurice étaient déraisonnables et irrationnels.
CT Power estime aujourd’hui qu’il revient à l’Etat mauricien de supporter les coûts occasionnés par cette procédure judiciaire. Elle affirme en outre que les clauses supplémentaires ajoutées pour la mise en œuvre du projet ont engendré des coûts liés principalement au « redesigning » et à la redéfinition du poids financier du projet.
Dans la mise en demeure adressée au Central Electricity Board et aux ministères des finances, de l’énergie et de l’environnement, la compagnie reproche également à Ivan Collendavelloo (photo), le ministre mauricien de l’énergie, d’avoir porté atteinte à sa réputation. Celui-ci avait en effet annoncé aux medias et à l’Assemblée nationale que la CT n’a pas pu attester de sa capacité financière à soutenir l’ensemble du projet. Une déclaration que l’organisation estime erronée et préjudiciable.
Les différentes personnes morales interpellées le 13 février dernier avaient un délai d’un mois pour réagir légalement, ce qu’elles n’ont pas encore fait. Passé ce délai, la compagnie envisage de porter officiellement plainte pour obtenir réparation.
Gwladys Johnson