(Agence Ecofin) - La cérémonie de présentation des vœux au chef de l’Etat par les différents corps constitués de la nation il y a une semaine, a préparé les esprits aux actions «concrètes concernant l'assainissement des finances publiques, notamment la lutte contre la corruption et toute forme de prévarication». Dans la foulée de ce discours du président de la République, les prémices de l’action publique visant à «traduire devant les juridictions compétentes les coupables» d'actes d'avilissement du patrimoine de l'Etat, se font jour.
Alors que le gouvernement a été techniquement aménagé dans la soirée du 9 janvier 2016 sur proposition du Premier ministre, l’ex-ministre du Pétrole et des hydrocarbures, Etienne Dieudonné Ngoubou (photo), fraîchement relevé de ses fonctions par décret présidentiel, est interpellé par les forces de sécurité dans la matinée du 10 janvier et conduit dans les locaux de la direction générale de la recherche pour enquêtes.
La veille, le 9 janvier, Magloire Ngambia, conseiller du chef de l’Etat et ex-ministre de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire entre 2012 et 2015, a passé une journée dans les locaux de la direction générale de la recherche.
Si rien ne filtre encore des enquêtes diligentées contre ces deux hauts responsables, nombre d’indices montrent que le temps de la reddition des comptes est arrivé et que le moment de rendre gorge approche. Car, selon les propos du chef de l’Etat aux corps constitués, «l'assainissement, au-delà du gouvernement, requiert l'investissement de tous ceux qui, dans notre pays, sont investis par la charge de faire respecter l'application des lois et punir ceux qui se plaisent à s'y soustraire».
«La reddition des comptes est une nécessité absolue de l’action publique» à laquelle le chef de l’Etat entend y veiller. Emmanuel Issoze Ngondet, le chef du gouvernement, entend «avec fermeté, combattre la corruption et traduire devant les juridictions compétentes les coupables».
Souvent critiqué ces derniers temps pour son laxisme à l’endroit de certains responsables soupçonnés d’indélicatesses avec le patrimoine de l’Etat, le président de la République semble prendre la mesure de la situation. Aussi souhaite-t-il donner du relief au Document de stratégie nationale de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux (SNLCCBC) dont s’est doté le pays. Celui-ci vise à «réduire significativement le phénomène de la corruption et du blanchiment des capitaux au Gabon et son impact sur le développement».
Auxence Mengue avec la CNLCEI