(Agence Ecofin) - La production pétrolière au Gabon décline, alors que le poids des recettes pétrolières reste prépondérant dans l’économie du pays (environ 45% du PIB et 83% des exportations en 2013). C’est le constat de Mays Mouissi, expert en sécurité financière et analyste des politiques économiques. Sur son blog, il relève qu’«en 2014, le Gabon produisait en moyenne 219 607 barils/jour selon les données agrégées publiées par l’opérateur Total Gabon (contre plus de 300 000 barils/jour produit en 2000). En l’absence de découvertes majeures à très court terme, la production pétrolière du Gabon pourrait tomber à 100 000 barils/jour dans moins de 10 ans (soit la production actuelle du Ghana). En dépit des investissements réalisés pour stabiliser sa production, le pays est à peine parvenu à ralentir la baisse de production pétrolière. Les méthodes modernes d’extractions utilisées pour racler les vieux puits n’ont pas réussi à inverser la courbe de baisse tendancielle ».
Pour lui, il est urgent que ceux qui assurent la gestion de l’Etat gabonais prennent conscience de l’urgence de la diversification de l’économie qui est devenue indispensable. C’est ce qu’il a expliqué dans un entretien accordé au site d’informations Le Nouveau Gabon. L’analyste pense que la baisse de la production pétrolière, l’absence de découverte majeure de pétrole, la chute actuelle des cours du baril du pétrole sur le marché international, associé à sa tendance baissière, rendent le Gabon vulnérable et le mettent en danger si rien n’est fait dans les dix prochaines années pour diversifier l’économie du pays. Dans dix ans, indique-t-il, le Gabon ne produirait plus que 100 000 barils/jour. « Si le pays n’engage pas une réelle diversification de son économie dans l’intervalle, cette baisse de production se traduira par de grands déséquilibres macro-économiques avec pour corollaire une crise sociale majeure », prévient-il.
Dans l’entretien accordé au Nouveau Gabon, il propose aux autorités publiques de prendre des mesures fortes et concrètes pour booster l’industrie forestière « qui a le mérite d’embaucher beaucoup de main d’œuvre », le tourisme haut de gamme, l’agriculture et les services. Tous des domaines où le Gabon peut, à son avis, se spécialiser et créer de la valeur ajoutée.
Au sujet du programme Graine mis en œuvre en ce moment au Gabon pour booster l’agriculture, il affirme que le programme est certes ambitieux, mais doit encore faire ses preuves.