(Agence Ecofin) - Les boissons en provenance de l’Ouganda n’entrent plus dans le Nord-Kivu. La mesure d’interdiction adoptée par la poste douanier de Bunagana est destinée, d’après les autorités, à protéger la production locale, et vient en réaction au refus des importateurs d’adopter une nouvelle tarification édictée il y a deux mois environ.
Des arguments que les importateurs balaient du revers de la main en insistant sur leur caractère fallacieux. « Il n’y a pas de représentation des sociétés brassicoles congolaises à Bunagana. En plus, les stocks des industries locales comme la Brasimba, basée à Beni, arrivent à Bunagana en quantité insuffisante» expliquent-ils à Radio Okapi.
Et l’un d’eux va même plus loin : «Que ces industries locales, qu’on veut protéger, puissent nous approvisionner et à bon prix pour que nous ne rentrions plus en Ouganda. Dans le cas contraire, qu’on nous donne le temps de travailler et quand les choses seront bien organisées, nous allons nous conformer à cette mesure.»
Dans cette opposition avec les autorités douanières de la région, les importateurs congolais bénéficie du soutien de la Fédération des entreprises du Congo (Fec). Jean Cheusi, président de la représentation de ladite fédération à Bunagana explique que « la multiplicité des taxes et les tracasseries des services de l’Etat pèsent très lourd sur les activités commerciales à Bunagana. La population locale risque de ne pas supporter les effets de cette mesure.»
Au Nord-Kivu, les boissons produites en République Démocratique du Congo ont de la peine à s’imposer face à la concurrence ougandaise en raison de leurs coûts qui dépassent parfois le double des tarifs pratiqués sur les boissons importées.
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