(Agence Ecofin) - Les créanciers du Mozambique font savoir que s'attendre à un accord sur la restructuration de sa dette avant la fin de l'année 2016 relève de la fiction. « Cette requête est totalement utopique. Si on s'en tient aux conventions, le Fonds Monétaire International doit d'abord effectuer une analyse de la soutenabilité de sa dette, et seulement à ce moment, on pourra discuter d'une restructuration », a fait savoir un des créanciers, selon des propos rapportés par Reuters.
L'étau se resserre sur ce pays, dont les richesses en gaz le promettaient à des performances de croissance économique importantes. Des analystes de Standard & Poor’s estiment qu'en l'absence de restructuration et d'un prêt du FMI, le Mozambique risque de connaître une année 2017 très difficile, avec un encours de dette représentant plus de 100% de la production annuelle.
Il y a quelque peu, un groupe de créanciers détenant 60% des obligations internationales du Mozambique ont exigé plus de transparence sur la situation, avant d'engager toute négociation sur sa dette. Une équipe du FMI séjourne actuellement à Maputo jusqu'au 12 décembre 2016 et les autorités locales continuent de montrer leur bonne disposition à collaborer dans la crise actuelle. Mais cela ne suffit pas pour les investisseurs, qui avalent encore mal la pilule des dettes cachés
Sans accord de restructuration, il faudra pourtant trouver rapidement 60 millions $ pour régler dès janvier 2017, les intérêts de l’eurobond arrivant à maturité en 2023. Les bonnes perspectives du pays ne parviennent pas à calmer les créanciers.
Ses réserves de gaz lui permettent de fournir la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne et l'Italie durant 20 ans. De ce point de vue les analystes pensent que les dollars seront de retour dès 2021. « C'est pourquoi nous et beaucoup d'autres créanciers, attendront 2022 pour négocier s'il le faut », affirme l'un de ceux approchés par Reuters.
L'obligation souveraine mozambicaine d'un taux d'intérêt de 10,5% et arrivant à maturité en 2023 est la plus mal lotie de tous les eurobonds africains. Selon des indications publiées le 2 novembre par l'Initiative Africaine des Marchés financiers de la BAD, elle se négociait à 64% de sa valeur d'émission, avec un rendement de 21,3%, signe de son niveau élevé de risque.
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