(Agence Ecofin) - Les énergies renouvelables ne figurent pas dans le projet d’accord sur lequel seront basées les négociations de la prochaine COP 21. Le document de 20 pages réalisé par Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, les deux coprésidents de l’assemblée onusienne des négociateurs sur le climat, a été publié hier par le secrétariat de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il est la version allégée du précédent qui comptait 80 pages.
« Si l’enjeu est de déclencher une transition énergétique globale alors que les énergies renouvelables ne figurent pas dans le texte, il y a un sérieux problème ! » fait remarquer au journal Le Monde Alix Mazounie (photo), la chargée des politiques internationales au Réseau action climat.
« D’autres sujets sont abordés avec une moindre ambition. » déplore Thomas Spencer, directeur de programme énergie et climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Et d’expliquer : « L’article sur le financement ne dit rien de précis sur la mobilisation des 100 milliards $ promis. Le texte ne va pas assez loin sur les systèmes d’alerte, portant essentiels pour tirer le signal d’alarme si les pays ne respectent pas leurs engagements.».
La fixation d’une date précise pour l’atteinte des objectifs relatifs à la réduction des gaz à effet de serre et la question de la sécurité alimentaire ont également été passés sous silence par le document.
Malgré ses insuffisances, ce projet d’accord représente un avancement significatif dans la préparation de la conférence. « Les coprésidents sont parvenus à faire le saut qualitatif dont nous avons besoin pour la suite des négociations. C’est, certes, au dernier moment, mais c’est un véritable changement de paradigme.» déclare Thomas Spencer. Le chercheur a également reconnu que le document était parvenu à trouver un bon équilibre entre les positions des différentes parties. Les préoccupations des pays en voie de développement sur les coûts engendrés par les événements extrêmes tels que les ouragans ont par exemple été intégrées au document malgré l’hostilité des pays développés.