(Agence Ecofin) - Une délégation du Fonds Monétaire International en visite de travail au sein de la zone CEMAC a encouragé ses autorités à accroître l’efficience du cadre de politique monétaire, notamment en remaniant les instruments de gestion des liquidités de la BEAC, ainsi que ses opérations. Dans le même contexte, la mission a encouragé les autorités à accélérer les réformes visant à réduire les risques de contrepartie, ainsi qu’à améliorer le climat du crédit, afin de promouvoir le développement du marché monétaire interbancaire.
« L’accès aux services financiers dans la région de la CEMAC est parmi les plus faibles en Afrique, tandis que la solidité du secteur financier est préoccupante : il convient de s’attaquer aux faiblesses de certains établissements financiers. La mission encourage les autorités à renforcer la réglementation et le contrôle du secteur bancaire. Le développement du marché des titres publics sera essentiel pour approfondir le secteur financier et fournir des financements adéquats aux pouvoirs publics, y compris pour leurs projets d’investissement », peut-on lire dans la déclaration de l'institution financière.
A l'issue des travaux menés avec les différents responsables de l'institution régionale, le chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI), a déclaré que l'année 2014 serait de nouveau marqué par un retour de la croissance de son Produit Intérieur Brut (PIB), au niveau de 5,5%, après une année 2013 moins vigoureuse, avec seulement 2% de croissance du même indicateur.
« Les perspectives pour le reste de l’année 2014 font état d’une accélération de la croissance économique. La croissance régionale du PIB réel devrait atteindre 5–5 ½ %, grâce à une augmentation de la production pétrolière. Les perspectives à moyen terme devraient rester favorables, avec une croissance de 5 à 6 % dans les secteurs hors pétrole. L’inflation devrait rester inférieure à 3 »,fait-il savoir dans la déclaration finale de circonstance, de l'institution de Bretton Woods.
Le défi est grand pour les responsables de la sous-région, la moins intégrée du continent. Des conclusions des travaux du FMI, il ressort que si ses pays membres ont du mal à parler d'une voix face aux défis économiques notamment, les différents plans d'émergence qu'ils ont adoptés risquent de se solder par plus de défis encore.
A moyen terme (2019), la dette publique totale devrait atteindre 32,4% du PIB régional. Certes en dessous du taux de convergence régional (70%), mais suffisamment inquiétant pour faire monter le coût de probables emprunts, d'autant que la dette publique extérieure est appelée à croître sur la même période à 21,2% du PIB régional, qui est projeté dans les mêmes délais à 60 000 milliards de FCFA, soit 135 millions $, si le taux de change estimé (445 FCFA pour 1$) est maintenu.
A tous ces indicateurs, il faut ajouter l'épineuse question de la signature des Accords de Partenariats Economiques avec l'Union Européenne. Une décision (favorable ou non), qui selon certains experts, devrait produire un impact à moyen terme sur la comptabilité globale de la sous-région, si la question commerciale n'est pas clairement examinée dans le cadre de ce processus.
Idriss linge
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