(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, L’Organisation des nations unies (ONU) a récemment révélé qu’environ 20 000 hectares du parc national du mont Péko, soit environ 59% de la superficie total du parc, ont été illégalement transformés en plantation de cacao. Dans un rapport qu’elle a publié en début de semaine, l’Institution a dénoncé l’occupation illégale de ces superficies par 28 000 personnes, essentiellement des Burkinabè. Ces exploitations, indique le rapport, produisent annuellement 10 000 tonnes d’or brun, ce qui génère quelque 17,3 milliards de francs Cfa.
L’occupation du mont Péko a commencé en 2002, aux débuts de la crise ivoirienne. Depuis, une organisation parallèle s’y est développée avec un système de taxes perçues par une structure baptisée «Conseil représentatif des occupants du mont Péko» qui collecte 10 000 francs Cfa par hectare occupé. En outre, poursuit le rapport, le capitaine, responsable du parc, a ordonné la création de huit point de passages obligés pour la commercialisation du cacao produit, moyennant une taxe de 100 francs Cfa par kilogramme.
Si en 2014, les responsables burkinabè et ivoiriens s’étaient entendus pour parvenir à une évacuation du parc, les troubles enregistrés par le Burkina Faso, l’an dernier, ont ralenti la mise en œuvre de ce projet commun. Pour la Côte d’Ivoire, cette situation n’est que la dernière illustration en date d’une réalité plus inquiétante. Entre les indépendances et 2014, le couvert forestier éburnéen est passé de 16 millions d’hectares à 2 millions d’hectares, en raison de la pratique de cultures de rentes et de l’exploitation minière.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.