(Agence Ecofin) - Au termes de ses consultation avec l'Angola dans le cadre de l'artice IV de ses statuts, le Fonds Monétaire International (FMI) est parvenu à la conclusion que la croissance économique en Angola, deuxième producteur africain de pétrole, connaîtra un recul en 2014, pour se situer à 3,9% contre 6,8% estimé en 2013 (les chiffres définitifs sont encore attendus).
Ces mauvaises perspectives trouvent une justification dans la baisse (-14%) de la production pétrolière entre janvier et mai 2014, du fait de travaux de maintenance non programmés dans plusieurs champs pétroliers. Autre perspectives négatives, celle de la balance fiscale excédentaire depuis ces quatre dernières années, elle devrait se retrouver en situation déficitaire à hauteur de 4% du produit intérieur brut. A côté de cela, la pauvreté continuera d'être un défi. Selon une enquête de 2009 dont les résultats ont été présentés en 2011, 37% de personnes en Angola vivent en dessous du seuil de pauvreté et ce taux atteint les 60% dans les zones rurales.
Malgré ces mauvais indicateur l'institution de Bretton Woods reste assez optimiste et salue un ensemble de réformes qui ont été faites par le gouvernement angolais. Les reserves de change restent confortables et couvrent presque 8 mois d'importations. Le FMI note aussi que les reformes structurelles ont été « remarquables ». Il est mentionné que le pays a, par exemple, adopté la très attendue loi sur la fiscalité non pétrolière, qui devrait réduire la trop grande dépendance des recettes publiques sur les revenus pétroliers.
Le FMI salue aussi une réforme des finances publiques jugée importante, en ce qu'elle touche la gestion des arriérés domestiques. Désormais la définition légale de ces arriérés est clairement inscrite dans la loi de finance et, pour les dépenses dépassant 1,5 millions $, il est désormais requis une signature du ministre des Finances.
Au final les perspectives économiques angolaises restent encourageantes sur le moyens terme. Le pays devrait gagner 2,25% de croissance sur les cinq prochaines années du fait de la relance de la production pétrolière avec la mise en exploitation de nouveaux champs pétroliers. Aussi on devrait s'attendre à une belle progression de la croissance du secteur non pétrolier, qui devrait progresser à un rythme moyen de près de 8% sur les prochaines années.
Idriss Linge
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