(Agence Ecofin) - Les banques commerciales opérant au Zimbabwe manquent désormais de dollars américains pour alimenter les distributeurs automatiques de billets dont plusieurs ont été fermés. En raison d'un déficit global de liquidité dans le système monétaire de ce pays d'Afrique australe, des milliers de personnes font désormais la queue devant les banques, pour avoir un peu d'argent et faire face à leurs dépenses.
Face à la situation, la Banque centrale du Zimbabwe a décidé de limiter à 1000 $, la quantité maximale d'argent liquide que chaque personne peut retirer chaque jour d'une banque, et a aussi posé des restrictions sur les envois de fonds à l'étranger, afin de contenir l’hémorragie de liquidités qui touche le pays. Face à l’hyperinflation qui avait frappé le dollar zimbabwéen à la suite de la mise en place par le président Mugabe de sa politique d'indigénisation des exploitations agricole préalablement détenues par des Blancs, le pays a adopté la monnaie américaine comme monnaie des échanges sur son marché.
Une option qui, selon les analyses économiques, ne pouvait tenir que si l'économie du Zimbabwe parvenait à développer ses exportations de telle sorte que sa balance commerciale soit excédentaire. Or en plus d'une restriction de son économie, le pays doit ces deux dernières années, faire face à la sécheresse qui porte un coup à sa production agricole, accroissant ses importations alimentaires et réduisant ses exportations agricoles.
Parmi les autres mesures prises, la banque centrale a décidé de diversifier les devises en circulation au sein de l'économie. 40% des paiements reçus en dollar US seront ainsi convertis en Rand sud-africain et 10% seront convertis en monnaie européenne. Par ailleurs, les autorités zimbabwéennes veulent intensifier la circulation de la monnaie trésor, avec cette fois l'émission des titres obligataires de 5$, 10$ et 20$.
Le gouvernement zimbabwéen a aussi révélé un plan visant à mobiliser 200 millions $ auprès d'Afreximbank. Il envisage enfin d'envoyer des équipes dans la diaspora, afin de convaincre les 3 millions de Zimbabwéen vivant à l'étranger, de contribuer à l'investissement dans le pays, à hauteur de 1 milliard $. Mais beaucoup de ces Zimbabwéens de l'étranger vivent en Afrique du sud, un pays où ils gagnent tout juste de quoi vivre et où les conditions pour les étrangers se durcissent de plus en plus.
Idriss Linge
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