(Agence Ecofin) - Le Soudan se dirige-t-il vers une ère de développement de l’agriculture, après avoir longtemps été dépendant du pétrole? Selon les dirigeants du pays, Khartoum se rêve un destin de grenier pour les pays de la région, notamment ceux du Golfe. A en croire Ibrahim Mahmoud Hamed, ministre de l’agriculture du pays, «le Soudan est prêt pour les partenariats. Nous recherchons des structures disposant du capital, des capacités managériales et de la technologie. Notre rêve est de produire des denrées alimentaires à partir des immenses ressources du pays afin de nous positionner en acteur majeur du combat contre l’insécurité alimentaire à l’échelle internationale.»
Cette disponibilité du Soudan à s’engager sur la voie d’un destin agricole, rehausse l’attrait du pays aux yeux de ses voisins du golfe persique qui entendent l’exploiter au mieux. Ainsi, que ce soit par le biais de l’autorité arabe pour le développement des investissements agricoles (AAAID) ou bien directement, ces pays sont déterminés à apporter les capitaux nécessaires à la transformation de l’agriculture soudanaise. Un effort appuyé par les dirigeants soudanais qui n’ont pas hésité en 2014 à allouer 100 000 hectares pour des projets agricoles au Bahreïn, tandis que le Qatar, de son côté, continue d’injecter des milliards de dollars au Soudan afin de s’assurer une source d’approvisionnement en nourriture.
Il faut dire qu’avec encore 80% de ses terres arables encore non-exploitées, la présence sur son territoire du Nil, qui assure la fertilité de ces espaces, et un cheptel estimé à 130 millions de têtes de bovins, caprins et autres camélidés, le pays a plus d’un atout pour séduire. Et la Bank of Khartoum, le principal établissement bancaire privé du pays (principalement détenue par des investisseurs des Emirats) ne s’y est pas trompé en décidant de financer l’exportation de ce bétail vers le golfe.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.