(Agence Ecofin) - Les groupes français Lafarge et suisse Holcim ont entrepris des discussions au sujet d'une fusion, qui pourraient aboutir à la création d'un géant mondial spécialisé dans les matériaux de construction et contrôlant un marché de près de 40 milliards $, grâce une plus forte capacité de production et une meilleure maîtrise des coûts, notamment énergétiques.
Lafarge et Holcim estiment que, « compte tenu de la forte complémentarité de leur portefeuille et de la proximité culturelle entre les deux sociétés, il existe une logique à examiner un tel rapprochement, dont la réalisation se traduirait par des effets positifs tant pour les clients et les salariés que pour les actionnaires des deux groupes », a expliqué le groupe français, selon des propos rapportés par des médias français.
Dans les fait également, Holcim et Lafarge présentent certaines similitudes notamment pour ce qui est de leur évolution respective en 2013. Pour cette période de référence, le groupe français a déclaré avoir réalisé un chiffre d'affaires de 15,2 milliards d'euros en recul de 4%, pour un résultat net part du groupe en hausse de 65% à 601 millions d'euros. Holcim a, pour sa part, affiché des ventes en régression de 6,8% à 16,13 milliards d'euros et un bénéfice net en augmentation de 59% à 1,3 milliard d'euros.
Le projet devra cependant surmonter le défis de l'administration européenne en charge de veiller à la concurrence commerciale. Une réflexion qui devrait aussi faire l'objet de discussions en Afrique où Holcim et Lafarge sont présents dans plusieurs pays de ce continent.
Holcim s'est engagé dans une expansion à travers sa filiale marocaine (Holcim Maroc), qui gagne de nouveaux marchés dans plusieurs pays de l'Afrique de l'ouest et du centre. Pour sa part, le groupe Lafarge, déjà implanté en Afrique, a racheté en 2008 l'égyptien Orascom Construction, renforçant ainsi ses parts de marché sur le continent.
Un groupe qui regardera d'un œil attentif un tel projet de fusion, sera Dangote Cement, basé au Nigéria, qui a entrepris depuis quelques années, une expansion africaine sans précédent, avec encore récemment, l'acquisition d'une licence d'exploitation octroyé par le gouvernement du Kenya. Autre groupe qui suivra cette initiative, ce sera l'allemand Heidelberg, qui pourrait se retrouvé isolé sur le marché africain.
Les experts sont cependant sereins, car ce type de négociations prend du temps pour être bouclé et entre temps les environnements peuvent évoluer. La réaction des investisseurs face à cette annonce sera attendue. Sur la Bourse de Paris, Lafarge a terminé en tête du CAC 40 (+8,90% à 64,09 euros), le groupe français ayant annoncé en fin de séance la tenue de discussions avec Holcim. Le groupe suisse lui, a progressé de 6,86% à 80,2 francs suisses (65,6 euros) sur le marché financier de Zurich.
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