(Agence Ecofin) - La crise qui a affecté la filière sud-africaine des agrumes après la querelle entre Pretoria et Bruxelles à propos de la maladie de la tâche noire n’a pas fait que des malheureux. En effet, certains producteurs d’Afrique du Sud ont profité de la fermeture de leur principal marché (l’UE absorbe 43% des exportations d’agrumes du pays) pour se tourner vers d’autres partenaires commerciaux, notamment en Asie et en Europe de l’est.
Ainsi, souligne Justin Chadwick qui dirige l’Association sud-africaine des producteurs d’agrumes (CGA), les exportations vers la Corée du sud par exemple ont quadruplé, atteignant 1 million de boîtes contre 250 000 boîtes traditionnellement. Les exportations vers la Chine, l’Indonésie ou la Russie, se sont également inscrites dans cette dynamique.
Selon M. Chadwick ce mouvement de diversification est important pour la filière à bien des égards. En effet, si le vieux continent a récemment annoncé que les efforts de Pretoria avaient porté leurs fruits et que la production sud-africaine répondait désormais aux normes phytosanitaires qu’il a établi, le risque d’une résurgence de la querelle n’est pas loin. « Il est possible que l’Europe édicte des mesures plus dures dans le future» a déclaré Justin Chadwick à Bloomberg. Une défiance d’autant plus légitime que la nation arc-en-ciel n’a jamais vraiment admis l’acharnement des Européens contre sa production en raison d’un champignon qui n’est pas nuisible pour l’humain. D’où la nécessité pour le second plus grand exportateur d’agrumes de la planète derrière l’Espagne, de surveiller ses arrières et de se ménager une retraite au cas où.
En outre, selon les plans du gouvernement, quelques 15 000 hectares supplémentaires seront consacrés à la culture qui produire environ 30 millions de cartons en plus dans les 15 prochaines années. Si cette stratégie vise à terme la création de 15 000 emplois, «il faut bien que toutes ces agrumes trouvent une destination» affirme le dirigeant.
Alors que la paix récemment signé entre les deux parties prend des allures de trêve, Pretoria se prépare déjà un avenir plus à l’Est.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.