(Agence Ecofin) - « Si la décision de bannir nos importations d’agrumes d’un marché important était prise, avec les implications que cela présente pour des emplois, alors nous n’hésiterons pas à user de tous les moyens dont nous disposons pour défendre nos intérêts». Ce message du ministre sud-africain du commerce et de l’industrie intervient suite à la découverte par les autorités néerlandaises d’un chargement d’agrumes sud-africaines infecté par la maladie des tâches noires (citrus black spot). Une découverte susceptible d’entraîner l’interdiction des exportations du pays en direction de l’Union européenne (UE), puisque Bruxelles avait annoncé qu’elle adopterait cette mesure si une certaine quantité de fruits infectés par cette pathologie était détectée.
« Le citrus black spot est inoffensif pour l’homme, même s’il consommait le zeste du fruit » a déclaré Rob Davies qui situe ailleurs les enjeux de la sanction qui plane sur les agrumes sud-africains. « La question qu’on se pose est de savoir si la mesure sera destinée à protéger les plantations d’agrumes européennes ou si elle est seulement destinée à protéger certains secteurs industriels européens de la concurrence, notamment de celle du plus grand exportateur d’agrumes en direction du marché européen.»
L’officiel poursuit en indiquant que le manque de volonté manifeste de la partie européenne à trouver un compromis sur cette question pouvait s’interpréter comme un argument supplémentaire en faveur de son hypothèse. «J’estime que le fait qu’il y ait entre 60 000 et 80 000 emplois en jeu devrait constituer au moins un argument convaincant pour nos interlocuteurs, mais ils ne s’en préoccupent pas puisque le débat se situe ailleurs pour eux.»
En novembre 2013, Bruxelles avait interrompu les importations d’agrumes sud-africaines en raison de l’infection de certaines cargaisons par le citrus black spot avant de décider en mai dernier qu’il ne bannirait pas ces fruits. En retour, l’UE avait exigé de la nation arc-en-ciel qu’elle adopte des mesures phytosanitaires plus strictes, ce qui avait entraîné un usage plus grand de fongicides chimiques par les producteurs sud-africains.
L’Afrique du sud s’est classé au premier rang des exportateurs d’oranges l’an dernier et avait fourni 70% des agrumes consommées en Europe.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.