Burkina Faso : comment mettre la communication politique au service de la participation électorale

(Agence Ecofin) - « Communication politique et participation électorale au Burkina Faso : modalités, enjeux et questionnements » ouvre la discussion dans un pays qui traverse une crise politique sans précédent, après la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue. Le thème se prête surtout au débat dans un pays où, depuis 20 ans, le taux de participation aux élections n’a jamais dépassé 50%. Ce thème était naturellement au centre de la 2ème édition des Journées d'études en sciences et techniques de l'information et de la communication (Jestic). L’évènement s’est déroulé du 14 au 16 novembre 2014 à Ouagadougou, la capitale burkinabé. Il s’agit d’une initiative du Groupe d'études et de recherches en sciences et techniques de l'information et de la communication (Gerstic).

Lors des élections de 2010, seuls 2 millions de Burkinabés ont voté, sur les 3,2 millions d’inscrits ; alors que le pays a un potentiel de 7 à 8 millions d'électeurs. Le président du Gerstic, Arsène Flavien Bationo voit en cet abstentionnisme la conséquence d'une offre politique inadaptée, de la faiblesse de la démocratie sociale et la mauvaise perception des candidats par les électeurs.

Il y a nécessité pour les hommes politiques de s'approprier les dimensions interactives de la communication politique, conseille le Pr Serge Théophile Balima, directeur de l'Institut panafricain d'études et de recherches sur les médias, l'information et la communication (Ipermic). L’enjeu étant la légitimité des élus et la consolidation du processus démocratique.

Mais la communication ne saurait être la panacée, prévient le Pr Serge Théophile Balima. S’appuyant sur la crise politique au Burkina, il affirme que la chute du régime de Compaoré n’est pas due à une mauvaise communication. « Il n'y a pas de recettes en communication. Une communication ne peut être utile que si la réalité est bien travaillée. Parce qu'on ne peut pas faire une communication sur le faux, sur l'artifice, sur le mensonge, car cela ne tiendra pas longtemps. On fait une bonne communication à partir d'une réalité bien façonnée », a expliqué le Pr Balima.