(Agence Ecofin) - Le profil d’endettement de la Tunisie s’est considérablement dégradé ces dernières années. Dans une audition portant sur la ratification d’un accord de prêt de 500 millions d’euros (587,5 millions $) de l’Union Européenne (UE), devant l’assemblée ce jeudi, le ministre tunisien du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale par intérim, Fadhel Abdelkafi a déclaré que l’endettement du pays a dépassé le niveau critique.
Selon les chiffres avancés par le responsable, le ratio d’endettement (dette publique/PIB) a dépassé 75%, déclenchant l’alarme des institutions financières, notamment le FMI.
L’institution de Bretton Woods a déjà attiré l’attention des autorités tunisiennes sur la nécessité d’assainir les finances publiques afin de mieux faire face au déficit budgétaire qui s’est considérablement creusé ces dernières années en raison de la masse salariale devenue insoutenable. La Tunisie bénéficie d’une facilité élargie de crédit du Fmi qui, en retour, a imposé un certain nombre de réformes dont la suppression de milliers de postes dans la fonction publique.
Des pilules dures à avaler en Tunisie où la tension, six ans après la révolution de Jasmin, reste palpable.
Ce prêt de l’UE qui vient en apport direct au budget tunisien sera débloqué sur trois tranches. La première, estimée à environ 235 millions $, sera décaissée dès ce semestre, alors que les deux autres, d’une valeur d’environ 176 millions $ chacune, seront versées au premier semestre 2018.
Le remboursement s’étalera en moyenne sur une période de 15 ans, avec un taux d’intérêt de 1,5%.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.