(Agence Ecofin) - Après la suspension des appuis budgétaires par la plupart des bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international (FMI), le Japon vient d’alourdir la note, en gelant plus de 100 millions $ d’aide et de prêts au Mozambique. Un coup dur pour Maputo.
Selon le responsable local de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Katsuyoshi Sudo, les relations économiques entre le pays du soleil levant et le Mozambique, ne seront pas affectées. Les fonds seront à nouveau débloqués, une fois que le gouvernement parviendrait à un accord avec le FMI, a-t-il poursuivi.
A la genèse de ce scandale réévalué récemment à 2 milliards $ par la firme d'audit et d'analyse de risque Kroll Inc, le Fonds avait décidé de suspendre ses aides au pays. L’institution de Bretton Woods avait ainsi imposé un audit international comme condition pour un éventuel retour à la table des négociations.
Les résultats de l’audit sont tombés récemment et accusent, non seulement le gouvernement mozambicain mais également les arrangeurs de l’emprunt, notamment VTB Bank et Crédit Suisse qui auraient perçu d’importants frais d’intermédiation. Un rapport rapidement contesté par les deux banques, maintenant le flou.
Une mission du Fonds est arrivée à Maputo, lundi dernier, où elle séjournera jusqu'au 19 juillet, afin d'analyser avec les autorités mozambicaines les conclusions dudit audit.
Pour le FMI, la publication des résultats de cet audit constitue une étape importante vers la transparence en ce qui concerne les emprunts de la société mozambicaine Ematum et les prêts dissimilés impliquant les entreprises publiques Proindicus et Mozambique Asset Management (MAM).
Rappelons que le Japon apporte annuellement entre 120 millions $ et 140 millions $ en dons, prêts et financement de projets au pays de l’Afrique australe.
Fiacre E. Kakpo
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