(Agence Ecofin) - Au Ghana, le risque de surendettement pourrait s’accroitre à l’issue de la prochaine émission obligataire prévue par le gouvernement, selon le Fonds monétaire international (FMI).
« Le montant des obligations dédié au financement de la dette et des arriérés accumulés par les entreprises publiques elles-mêmes augmenterait le stock de la dette publique […] Le Ghana reste à un haut niveau de risque de surendettement. Un assainissement budgétaire continu serait nécessaire pour réduire la dette du secteur public», a déclaré ce mercredi, le FMI, dans un courriel en réponse à une question de Bloomberg.
Cette alerte de l’institution financière intervient, quelques semaines après l’annonce faite par Accra, selon laquelle, l’exécutif pourrait aller très prochainement sur le marché des obligations libellées en monnaie locale. En effet, courant mai, le gouvernement ghanéen avait annoncé qu’il entrevoyait de mobiliser 10 milliards de cedis (2,3 milliards de dollars) pour apurer les dettes contractées auprès des banques et d’autres institutions de crédit par la société nationale d'électricité et les fournisseurs de services pétroliers publics.
A contrepied du FMI, le nouveau gouverneur de la Banque centrale du Ghana, Ernest Addison, avait déclaré au cours du même mois que ces obligations ne gonfleraient pas le stock de la dette publique si le gouvernement les émettait dans un véhicule ad hoc et utilisait des prélèvements sur le secteur de l'énergie pour le remboursement.
« Si cela est fait, alors elles [les obligations, NDLR] pourraient ne pas nécessairement faire partie de la dette publique. Cela dépend du mécanisme de mise en œuvre.», avait déclaré le responsable du régulateur monétaire aux journalistes, le 22 mai.
Actuellement, les autorités ghanéennes sont en discussions avec l’institution basée à Washington autour des termes d’un programme de soutien triennal de la dette publique qui devrait prendre fin en avril 2018. Mais « toute extension [du programme, NDLR] devrait être sollicitée par les autorités ghanéennes, et nous comprenons qu'elles examinent la question », a déclaré l’institution.
Pour rappel, fin 2016, la dette du deuxième plus grand producteur de cacao au monde a atteint 73% du PIB.
Fiacre E. Kakpo
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